Saint Bonaventure
Evêque, Docteur de l’Église (✝ 1274)
Avec le bienheureux Jean Duns Scot et saint Thomas d’Aquin, il est l’un des trois plus célèbres docteurs de la scolastique. Comme auteur spirituel, il est parmi les grands de tous les temps. Né à Bagno-Regio en Italie, fils de médecin, Jean Fisanza fut guéri d’une grave maladie quand sa mère fit un vœu à saint François qui venait d’être canonisé. On l’envoie étudier les lettres et les arts à l’Université de Paris. C’est là que, impressionné par l’exemple de l’un de ses maîtres, il entre chez les frères mineurs, à 22 ans, prenant le nom de Bonaventure. Il gravit sans peine le cursus des études théologiques et commence à enseigner de 1248 à 1257. En 1257, il est élu ministre général de l’Ordre et se met à parcourir l’Europe. Il a fort à faire pour maintenir l’unité de cet Ordre devenu si grand, car il n’est pas simple de faire suivre à 35.000 frères la règle de vie élaborée par saint François pour quelques disciples. Des aménagements s’imposent. Mais il sait allier la fermeté dans l’autorité et la compréhension à l’égard de tous ses frères, tout en demeurant d’une affectueuse humilité avec tous. En plus de sa charge, il mène de front une vie de prédicateur, d’enseignant et d’écrivain. Il se voit confier par le Pape des missions diplomatiques, en particulier pour le rapprochement avec l’Église grecque. En 1273, le pape Grégoire X le crée cardinal et le charge de préparer un second concile de Lyon. C’est dans cette ville que frère Bonaventure meurt en plein concile. Le Pape Sixte-Quint en a fait un docteur de l’Église en 1587.
Illustration: Saint Bonaventure – Giovanni Antonio Pordenone, vers 1530-5, National Gallery
Le 3 mars 2010, Benoît XVI a tracé un portrait de saint Bonaventure, un personnage a dit le Pape, « qui m’est particulièrement cher pour l’avoir étudié dans ma jeunesse ». Né vers 1217 à Bagnoregio, au nord de Rome, et mort en 1274, cet « homme d’action et de contemplation, de grande piété et de prudence » fut un des principaux promoteurs de l’harmonie entre foi et culture au XIII siècle. Baptisé sous le nom de Jean, il faillit mourir jeune d’une grave maladie. Sa mère le recommanda à saint François à peine canonisé et il guérit, ce qui le marqua pour la vie. Pendant son séjour d’études théologie à Paris, il se fit franciscain et prit le nom de Bonaventure. Dès le début de sa vie religieuse il se distingua par sa connaissance de l’Écriture, de l’œuvre de Pierre Lombard et des principaux théologiens de son temps.
« La perfection évangélique fut sa réponse lors de sa dispute avec les maîtres séculiers de l’Université de Paris, qui mettaient en doute son droit à enseigner dans les universités »(*) Il démontra comment les franciscains vivaient selon les vœux, en pauvreté, chasteté et obéissance évangélique. « Au-delà de cet épisode historique, la vie, l’enseignement et l’œuvre de Bonaventure demeurent actuels. L’Église est rendue plus belle et lumineuse par la fidélité à leur vocation de ses filles et fils mettant en pratique les préceptes évangéliques, qui sont aussi appelés à témoigner par leur mode de vie que l’Évangile est source de joie et de perfection ».
Lorsque Bonaventure fut élu en 1257 supérieur général, les franciscains étaient 30.000, principalement répartis en Europe, certains en Afrique du nord, au proche-orient et en Chine. « Il était nécessaire de consolider cette expansion et surtout lui assurer une unité d’action et d’esprit selon le charisme de saint François. Il existait alors plusieurs interprétations de son message, ce qui risquait de provoquer une fracture interne ». Pour préserver l’esprit franciscain authentique, Bonaventure « rassembla de nombreux documents sur le Poverello d’Assise et entendit les témoignages de ceux qui l’avaient connu ». Ainsi naquit la Legenda Major, qui est malgré son nom la biographie la plus précise de saint François. Bonaventure y présente le fondateur comme « un chercheur passionné du Christ. Dans un amour mû par l’imitation il s’est complètement conformé au Maître, un idéal que le théologien de Bagnoregio proposa de vivre à tous les disciples de François…un idéal valable pour tout chrétien, aujourd’hui aussi. Jean-Paul II l’a re-proposé pour le troisième millénaire ».
Vers la fin de son existence, Bonaventure fut consacré évêque et élevé à la dignité cardinalice par Grégoire X, qui le chargea de préparer le concile de Lyon, convoqué pour mettre fin à la division entre Églises latine et grecque. Mais il ne vit pas la concrétisation de ses efforts et mourut durant le concile. Benoît XVI a conclu la biographie de ce Docteur de l’Église en invitant à recueillir l’héritage de saint Bonaventure, qui résumait le sens de sa vie ainsi: « Sur terre nous pouvons contempler l’immensité divine grâce au raisonnement et à l’admiration. A l’inverse, au ciel, lorsque nous serons devenus semblables à Dieu, par la vision et l’extase…nous entrerons dans la joie de Dieu ». (source: VIS 100303-540)
(*) note d’un internaute.
Mémoire de saint Bonaventure, évêque d’Albano et docteur de l’Église, célèbre par sa doctrine, sa sainteté et ses actions remarquables au service de l’Église. Ministre général de l’Ordre des Mineurs, il le dirigea avec prudence dans l’esprit de saint François. Dans ses nombreux écrits, il réunit la plus grande érudition et la piété la plus ardente. Alors qu’il travaillait avec une belle ardeur au déroulement du deuxième Concile Œcuménique de Lyon, en 1274, il mérita de parvenir à la vision bienheureuse de Dieu.
Martyrologe romain
« Pour la recherche spirituelle, la nature ne peut rien et la méthode peu de choses. Il faut accorder peu à la recherche et beaucoup à l’action. Peu à la langue et le plus possible à la joie intérieure. Peu aux discours et aux livres et tout au don de Dieu, c’est-à-dire au Saint-Esprit. Peu ou rien à la créature et tout à l’Etre créateur: Père, Fils et Saint-Esprit. »
Saint Bonaventure-Itinéraire de l’esprit vers Dieu.