Ps 141 Seigneur, qui séjournera sous ta tente ?

 

Psaume

(Ps 14 (15), 2-3a, 3bc-4ab, 4d-5)

R/ Seigneur, qui séjournera sous ta tente ? (Ps 14, 1a)

Celui qui se conduit parfaitement,
qui agit avec justice
et dit la vérité selon son cœur.
Il met un frein à sa langue.

Il ne fait pas de tort à son frère
et n’outrage pas son prochain.
À ses yeux, le réprouvé est méprisable
mais il honore les fidèles du Seigneur.

Il ne reprend pas sa parole.
Il prête son argent sans intérêt,
n’accepte rien qui nuise à l’innocent.
Qui fait ainsi demeure inébranlable.

« Tu as été fidèle pour peu de choses, entre dans la joie de ton seigneur » (Mt 25, 14-30)

Évangile

« Tu as été fidèle pour peu de choses, entre dans la joie de ton seigneur » (Mt 25, 14-30)

Alléluia. Alléluia.
Je vous donne un commandement nouveau,
dit le Seigneur :
« Aimez-vous les uns les autres,
comme je vous ai aimés. »
Alléluia. (cf. Jn 13, 34)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples cette parabole :
« Un homme qui partait en voyage
appela ses serviteurs et leur confia ses biens.
À l’un il remit une somme de cinq talents,
à un autre deux talents,
au troisième un seul talent,
à chacun selon ses capacités.
Puis il partit.

Aussitôt, celui qui avait reçu les cinq talents
s’en alla pour les faire valoir
et en gagna cinq autres.
De même, celui qui avait reçu deux talents
en gagna deux autres.
Mais celui qui n’en avait reçu qu’un
alla creuser la terre et cacha l’argent de son maître.

Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint
et il leur demanda des comptes.
Celui qui avait reçu cinq talents
s’approcha, présenta cinq autres talents
et dit :
“Seigneur,
tu m’as confié cinq talents ;
voilà, j’en ai gagné cinq autres.”
Son maître lui déclara :
“Très bien, serviteur bon et fidèle,
tu as été fidèle pour peu de choses,
je t’en confierai beaucoup ;
entre dans la joie de ton seigneur.”
Celui qui avait reçu deux talents s’approcha aussi
et dit :
“Seigneur,
tu m’as confié deux talents ;
voilà, j’en ai gagné deux autres.”
Son maître lui déclara :
“Très bien, serviteur bon et fidèle,
tu as été fidèle pour peu de choses,
je t’en confierai beaucoup ;
entre dans la joie de ton seigneur.”

Celui qui avait reçu un seul talent s’approcha aussi
et dit :
“Seigneur,
je savais que tu es un homme dur :
tu moissonnes là où tu n’as pas semé,
tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain.
J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre.
Le voici. Tu as ce qui t’appartient.”
Son maître lui répliqua :
“Serviteur mauvais et paresseux,
tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé,
que je ramasse le grain là où je ne l’ai pas répandu.
Alors, il fallait placer mon argent à la banque ;
et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts.
Enlevez-lui donc son talent
et donnez-le à celui qui en a dix.
À celui qui a, on donnera encore,
et il sera dans l’abondance ;
mais celui qui n’a rien
se verra enlever même ce qu’il a.
Quant à ce serviteur bon à rien,
jetez-le dans les ténèbres extérieures ;
là, il y aura des pleurs et des grincements de dents !” »

– Acclamons la Parole de Dieu.

« Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre » (Mt 25, 1-13)

Évangile

« Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre » (Mt 25, 1-13)

Alléluia. Alléluia.
Restez éveillés et priez en tout temps :
ainsi vous pourrez vous tenir debout devant le Fils de l’homme.
Alléluia. (cf. Lc 21, 36)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples cette parabole :
« Le royaume des Cieux sera comparable
à dix jeunes filles invitées à des noces,
qui prirent leur lampe
pour sortir à la rencontre de l’époux.
Cinq d’entre elles étaient insouciantes,
et cinq étaient prévoyantes :
les insouciantes avaient pris leur lampe
sans emporter d’huile,
tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leurs lampes,
des flacons d’huile.
Comme l’époux tardait,
elles s’assoupirent toutes et s’endormirent.
Au milieu de la nuit, il y eut un cri :
“Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre.”
Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent
et se mirent à préparer leur lampe.
Les insouciantes demandèrent aux prévoyantes :
“Donnez-nous de votre huile,
car nos lampes s’éteignent.”
Les prévoyantes leur répondirent :
“Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous,
allez plutôt chez les marchands vous en acheter.”
Pendant qu’elles allaient en acheter,
l’époux arriva.
Celles qui étaient prêtes
entrèrent avec lui dans la salle des noces,
et la porte fut fermée.
Plus tard, les autres jeunes filles arrivèrent à leur tour
et dirent :
“Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !”
Il leur répondit :
“Amen, je vous le dis :
je ne vous connais pas.”

Veillez donc,
car vous ne savez ni le jour ni l’heure. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Martyre de S. Jean Baptiste

Première lecture

« En lui vous avez reçu toutes les richesses » (1 Co 1, 1-9)

Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens

Paul, appelé par la volonté de Dieu
pour être apôtre du Christ Jésus,
et Sosthène notre frère,
à l’Église de Dieu qui est à Corinthe,
à ceux qui ont été sanctifiés dans le Christ Jésus
et sont appelés à être saints
avec tous ceux qui, en tout lieu,
invoquent le nom de notre Seigneur Jésus Christ,
leur Seigneur et le nôtre.
À vous, la grâce et la paix,
de la part de Dieu notre Père
et du Seigneur Jésus Christ.

Je ne cesse de rendre grâce à Dieu à votre sujet,
pour la grâce qu’il vous a donnée dans le Christ Jésus ;
en lui vous avez reçu toutes les richesses,
toutes celles de la parole et de la connaissance de Dieu.
Car le témoignage rendu au Christ
s’est établi fermement parmi vous.
Ainsi, aucun don de grâce ne vous manque,
à vous qui attendez de voir se révéler notre Seigneur Jésus Christ.
C’est lui qui vous fera tenir fermement jusqu’au bout,
et vous serez sans reproche
au jour de notre Seigneur Jésus Christ.
Car Dieu est fidèle,
lui qui vous a appelés à vivre en communion
avec son Fils, Jésus Christ notre Seigneur.

– Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 144 (145), 2-3, 4-5, 6-7)

R/ Mon Dieu, mon Roi,
je bénirai ton nom, toujours et à jamais !
(Ps 144, 1b)

Chaque jour je te bénirai,
je louerai ton nom toujours et à jamais.
Il est grand, le Seigneur, hautement loué ;
à sa grandeur, il n’est pas de limite.

D’âge en âge, on vantera tes œuvres,
on proclamera tes exploits.
Je redirai le récit de tes merveilles,
ton éclat, ta gloire et ta splendeur.

On dira ta force redoutable ;
je raconterai ta grandeur.
On rappellera tes immenses bontés ;
tous acclameront ta justice.

Évangile

« Je veux que, tout de suite, tu me donnes sur un plat la tête de Jean le Baptiste » (Mc 6, 17, 29)

Alléluia. Alléluia.
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice,
car le royaume des Cieux est à eux !
Alléluia. (Mt 5, 10)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
Hérode avait donné l’ordre d’arrêter Jean le Baptiste
et de l’enchaîner dans la prison,
à cause d’Hérodiade, la femme de son frère Philippe,
que lui-même avait prise pour épouse.
En effet, Jean lui disait :
« Tu n’as pas le droit
de prendre la femme de ton frère. »
Hérodiade en voulait donc à Jean,
et elle cherchait à le faire mourir.
Mais elle n’y arrivait pas
parce que Hérode avait peur de Jean :
il savait que c’était un homme juste et saint,
et il le protégeait ;
quand il l’avait entendu, il était très embarrassé ;
cependant il l’écoutait avec plaisir.

Or, une occasion favorable se présenta
quand, le jour de son anniversaire,
Hérode fit un dîner pour ses dignitaires,
pour les chefs de l’armée et pour les notables de la Galilée.
La fille d’Hérodiade fit son entrée et dansa.
Elle plut à Hérode et à ses convives.
Le roi dit à la jeune fille :
« Demande-moi ce que tu veux,
et je te le donnerai. »
Et il lui fit ce serment :
« Tout ce que tu me demanderas, je te le donnerai,
même si c’est la moitié de mon royaume. »
Elle sortit alors pour dire à sa mère :
« Qu’est-ce que je vais demander ? »
Hérodiade répondit :
« La tête de Jean, celui qui baptise. »
Aussitôt la jeune fille s’empressa de retourner auprès du roi,
et lui fit cette demande :
« Je veux que, tout de suite,
tu me donnes sur un plat la tête de Jean le Baptiste. »
Le roi fut vivement contrarié;
mais à cause du serment et des convives,
il ne voulut pas lui opposer un refus.
Aussitôt il envoya un garde
avec l’ordre d’apporter la tête de Jean.
Le garde s’en alla décapiter Jean dans la prison.
Il apporta la tête sur un plat,
la donna à la jeune fille,
et la jeune fille la donna à sa mère.

Ayant appris cela,
les disciples de Jean vinrent prendre son corps
et le déposèrent dans un tombeau.

– Acclamons la Parole de Dieu.

29 Août  : Martyre de Saint Jean Baptiste

  • Le lundi 29 Août 2022  : Martyre de Saint Jean Baptiste

« Car c’était lui, Hérode, qui avait donné l’ordre d’arrêter Jean et de l’enchaîner dans la prison, à cause d’Hérodiade, la femme de son frère Philippe, que lui-même avait prise pour épouse. En effet, Jean lui disait : « Tu n’as pas le droit de prendre la femme de ton frère. » »

Hérodiade en voulait donc à Jean, et elle cherchait à le faire mourir. Mais elle n’y arrivait pas parce que Hérode avait peur de Jean : il savait que c’était un homme juste et saint, et il le protégeait ; quand il l’avait entendu, il était très embarrassé ; cependant il l’écoutait avec plaisir. Nous fêtons aujourd’hui le martyre de saint Jean Baptiste. Jésus sanctifie Jean qui tressaille dans le sein de sa mère. La rencontre de Marie et d’Élisabeth ouvre le dialogue entre les deux enfants qu’elles portent. Dés les entrailles de sa mère, Jean Baptiste avait senti la proximité de Jésus, le Sauveur. Toute sa vie est relative à la Personne de Jésus. Jean Baptiste prépare le chemin de Jésus. Il l’annonce au présent et le signale du doigt comme le Messie : « Voici l’Agneau de Dieu, » il tiendra bon. Le monde n’a guère changé et ses comportements se répètent. Hérode « tout puissant » a besoin de l’appui de ses invités. Ainsi en est-il encore des puissants de ce monde qui pour ne pas perdre leur pouvoir vont devoir sacrifier leur propre pensées à l’approbation de leur entourage. Hérode est pris au piège entre la parole donnée et le besoin du soutien politique de ses invités. Nous avons été consacré à Jésus et nous voulons lui être fidèle. Jésus nous enveloppe de la tendresse de son amour. Notre vie lui est une offrande quand nous marchons à la suite de Jean Baptiste.

« Or, une occasion favorable se présenta quand, le jour de son anniversaire, Hérode fit un dîner pour ses dignitaires, pour les chefs de l’armée et pour les notables de la Galilée. La fille d’Hérodiade fit son entrée et dansa. Elle plut à Hérode et à ses convives. Le roi dit à la jeune fille : « Demande-moi ce que tu veux, et je te le donnerai. » Et il lui fit ce serment : « Tout ce que tu me demanderas, je te le donnerai, même si c’est la moitié de mon royaume. » Hérode est mu par ses passions. Le combat dans lequel Jean le Baptiste est engagé est celui de la Vérité ! Il est incarcéré parce qu’il prêche la vérité de liberté ! Jean précèdera Jésus dans la mort. Nous ne pouvons pas être chrétien en sacrifiant notre foi aux plaisirs du monde. Jean le baptiste appelle à vivre dans la sainteté de Dieu. Il appelle à la conversion. Notre vie se veut en accord avec la parole de Dieu par nos actes et nos paroles. Jésus enveloppe Jean le Baptiste de sa tendresse et de sa miséricorde. Le martyre de Jean le Baptiste et sa mort sont un témoignage rendu à Jésus. Il annonce déjà la mort de Jésus qui manifestera la Vérité de sa Mission par sa Passion et par sa Résurrection. Nous sommes engagés à manifester notre fidélité à l’Esprit Saint au travers des drames et des désastres de la vie de notre Peuple.

 » Elle sortit alors pour dire à sa mère : « Qu’est-ce que je vais demander ? » Hérodiade répondit : « La tête de Jean, celui qui baptise. » Aussitôt la jeune fille s’empressa de retourner auprès du roi, et lui fit cette demande : « Je veux que, tout de suite, tu me donnes sur un plat la tête de Jean le Baptiste. » Le roi fut vivement contrarié ; mais à cause du serment et des convives, il ne voulut pas lui opposer un refus. Aussitôt il envoya un garde avec l’ordre d’apporter la tête de Jean. Le garde s’en alla décapiter Jean dans la prison. Il apporta la tête sur un plat, la donna à la jeune fille, et la jeune fille la donna à sa mère. Ayant appris cela, les disciples de Jean vinrent prendre son corps et le déposèrent dans un tombeau. Toute la vie de Jean le Baptiste tourne autour de la Personne de Jésus. Sa mort et le témoignage de son martyre sont centrés sur la personne de Jésus. Il fût son Précurseur dans la vie et, maintenant, il le précède dans la mort. Nous voulons témoigner avec courage de notre foi en Jésus. Nous subissons nous aussi la violence du monde. C’est une épreuve qu’il nous faut traverser avec lui. Jésus offrira sa vie en sacrifice pour le salut du monde. Il est venu prendre sur Lui toute la violence du monde. Il a fait de sa vie un festin de noces, le repas de l’amour, pour notre sanctification. Que Dieu nous enveloppe de son amour et fasse de notre vie une Eucharistie, une action de grâce. Que martyre de saint Jean Baptiste nous enthousiasme pour que nous puissions témoigner avec courage de notre foi en Jésus. Notre vie chrétienne tournée autour de la Personne de Jésus, prend alors son plein sens.

S. Augustin, évêque et docteur de l’Eglise

S. Augustin, évêque et docteur de l’Eglise

 

Aime et fais ce que tu veux

7° Traité sur l’épitre de St Jean aux Parthes – §8 ss

8- (…) S’il s’agit d’actions de nature différente, nous reconnaîtrons, par exemple, que la charité rend un homme sévère, et que l’iniquité en rend un autre flatteur.
Un père frappe son enfant, un corrupteur l’approuve.
A ne considérer que les coups et les flatteries, où est celui qui ne recherchera pas les caresses et n’évitera pas les coups ?
Mais considère les personnes et, tu le verras, les coups sont l’effet de la charité, et les flatteries celui de l’iniquité.
Faites bien attention à ceci :
les actions humaines se discernent les unes des autres par le principe de la charité.
Beaucoup peuvent se faire, qui aient les apparences de la bonté et qui, néanmoins, ne soient pas le fruit de la charité.
Les épines mêmes ne fleurissent-elles pas ?
Certains actes, au contraire, semblent durs et cruels, qui se font, par motif de charité, pour le règlement des moeurs.
Une fois pour toutes, on t’impose un précepte facile :

Aime, et fais ce que tu voudras.

Soit que tu gardes le silence, garde-le par amour ;
soit que tu cries, élève la voix par amour ;
soit que tu corriges autrui, corrige-le par amour ;
soit que tu uses d’indulgence, sois indulgent par amour ;
aie dans le coeur la racine de l’amour, et de cette racine il ne pourra rien sortir que de bon.

9- « En cela consiste l’amour. Dieu a fait paraître son amour pour nous, en envoyant son Fils unique dans le mondé, afin que nous vivions par lui. Et voilà en quoi consiste cet amour :ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés le premier ».
Nous ne l’avons pas aimé les premiers, mais il nous a aimés, afin que nous l’aimions…

Chante Alleluia ! Chante et marche !

Sainte Monique

Sainte Monique

Mère de saint Augustin d’Hippone (+ 387)

Née en Afrique du Nord dans une famille chrétienne, Monique est mariée très jeune à un notable païen de Thagaste, Patricius. Elle sera une épouse modèle pour ce mari infidèle et violent que sa douceur et son silence sous les reproches finiront par convertir. Elle a de lui trois enfants, dont le futur saint Augustin. Veuve en 371, elle se dévoue à ce fils qui semble « mal tourner ». Tout d’abord, il vit maritalement avec une femme dont il a un fils. Mais le plus douloureux reste l’adhésion à la secte manichéenne, si opposée à la foi chrétienne. Que de larmes cet enfant coûte-t-il à sa mère. Des larmes importunes pour cet esprit libre. Pour y échapper, Augustin s’enfuit en Italie et Monique le rejoint à Milan où elle se met à l’école de l’évêque saint Ambroise. Saint Augustin et sainte Monique au port, vitrail de l'église Saint-Vaast C’est alors qu’elle a la joie immense d’assister à la conversion et au baptême du fils chéri. Désormais elle ne sera plus un reproche vivant, mais une aide et même une disciple quand s’affirmera l’ampleur intellectuelle et spirituelle du futur Père de l’Église. Un soir, à Ostie, ils ont le bonheur de partager une expérience spirituelle intense qu’Augustin n’évoquera qu’à demi-mots dans ses « Confessions ». Elle mourra quelques jours plus tard, mère comblée de ce fils qui l’avait tant fait pleurer.
Illustration: Saint Augustin et sainte Monique au port, vitrail de l’église Saint-Vaast – Val de Saire – Normandie
« C’est en 1586 que la mémoire de sainte Monique, décédée à Ostie près de Rome à l’automne 387 fut inscrite au calendrier romain à la date du 4 mai veille de la fête de la conversion de son fils Augustin. La mémoire actuelle est fixée au jour qui précède la seule fête de saint Augustin placée par le calendrier le 28 août. » (source: Les saints du calendrier romain: prier avec les saints dans la liturgie … par Enzo Lodi)
– vidéo, webTV de la CEF, Sainte Monique, un modèle pour aujourd’hui.
Mémoire (En Afrique du Nord: Fête) de sainte Monique. Au sortir de l’adolescence, ses parents la marièrent à un païen du nom de Patrice à qui elle donna quatre enfants. Quand son fils Augustin se détourna de la foi de son enfance, ses larmes montèrent vers Dieu comme une prière silencieuse et la conversion d’Augustin à Milan l’emplit de joie. Au moment de retourner en Afrique, en 387, elle quitta cette terre, au port d’Ostie, dans un grand désir du ciel.

Martyrologe romain

« Voilà ce qu’il fallait pratiquer sans négliger le reste » (Mt 23, 23-26)

Évangile

« Voilà ce qu’il fallait pratiquer sans négliger le reste » (Mt 23, 23-26)

Alléluia. Alléluia.
Elle est vivante, efficace, la parole de Dieu ;
elle juge des intentions et des pensées du cœur.
Alléluia. (cf. He 4, 12)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait :
« Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites,
parce que vous payez la dîme
sur la menthe, le fenouil et le cumin,
mais vous avez négligé ce qui est le plus important dans la Loi :
la justice, la miséricorde et la fidélité.
Voilà ce qu’il fallait pratiquer
sans négliger le reste.
Guides aveugles ! Vous filtrez le moucheron,
et vous avalez le chameau !

Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites,
parce que vous purifiez l’extérieur de la coupe et de l’assiette,
mais l’intérieur est rempli de cupidité et d’intempérance !
Pharisien aveugle, purifie d’abord l’intérieur de la coupe,
afin que l’extérieur aussi devienne pur. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

« Malheureux êtes-vous, guides aveugles » (Mt 23, 13-22)

Évangile

« Malheureux êtes-vous, guides aveugles » (Mt 23, 13-22)

Alléluia. Alléluia.
Mes brebis écoutent ma voix, dit le Seigneur ;
moi, je les connais, et elles me suivent.
Alléluia. (Jn 10, 27)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait :
« Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites,
parce que vous fermez à clé le royaume des Cieux
devant les hommes ;
vous-mêmes, en effet, n’y entrez pas,
et vous ne laissez pas entrer
ceux qui veulent entrer !
Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites,
parce que vous parcourez la mer et la terre
pour faire un seul converti,
et quand c’est arrivé,
vous faites de lui un homme voué à la géhenne,
deux fois pire que vous !

Malheureux êtes-vous, guides aveugles,
vous qui dites :
“Si l’on fait un serment par le Sanctuaire,
il est nul ;
mais si l’on fait un serment par l’or du Sanctuaire,
on doit s’en acquitter.”
Insensés et aveugles !
Qu’est-ce qui est le plus important : l’or ?
ou bien le Sanctuaire qui consacre cet or ?
Vous dites encore :
“Si l’on fait un serment par l’autel,
il est nul ;
mais si l’on fait un serment par l’offrande posée sur l’autel,
on doit s’en acquitter.”
Aveugles ! Qu’est-ce qui est le plus important :
l’offrande ?
ou bien l’autel qui consacre cette offrande ?
Celui donc qui fait un serment par l’autel
fait un serment par l’autel
et par tout ce qui est posé dessus ;
celui qui fait un serment par le Sanctuaire
fait un serment par le Sanctuaire
et par Celui qui l’habite ;
et celui qui fait un serment par le ciel
fait un serment par le trône de Dieu
et par Celui qui siège sur ce trône. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

« Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jn 6, 60-69)

Lectures de la messe

Première lecture

« Nous voulons servir le Seigneur, car c’est lui notre Dieu » (Jos 24, 1-2a.15-17.18b)

Lecture du livre de Josué

En ces jours-là,
Josué réunit toutes les tribus d’Israël à Sichem ;
puis il appela les anciens d’Israël,
avec les chefs, les juges et les scribes ;
ils se présentèrent devant Dieu.
Josué dit alors à tout le peuple :
« S’il ne vous plaît pas de servir le Seigneur,
choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir :
les dieux que vos pères servaient au-delà de l’Euphrate,
ou les dieux des Amorites dont vous habitez le pays.
Moi et les miens, nous voulons servir le Seigneur. »
Le peuple répondit :
« Plutôt mourir que d’abandonner le Seigneur
pour servir d’autres dieux !
C’est le Seigneur notre Dieu
qui nous a fait monter, nous et nos pères,
du pays d’Égypte, cette maison d’esclavage ;
c’est lui qui, sous nos yeux, a accompli tous ces signes
et nous a protégés tout le long du chemin que nous avons parcouru,
chez tous les peuples au milieu desquels nous sommes passés.
Nous aussi, nous voulons servir le Seigneur,
car c’est lui notre Dieu. »

– Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 33 (34), 2-3, 16-17, 20-21, 22-23)

R/ Goûtez et voyez
comme est bon le Seigneur !
(cf. Ps 33, 9)

Je bénirai le Seigneur en tout temps,
sa louange sans cesse à mes lèvres.
Je me glorifierai dans le Seigneur :
que les pauvres m’entendent et soient en fête !

Le Seigneur regarde les justes,
il écoute, attentif à leurs cris.
Le Seigneur affronte les méchants
pour effacer de la terre leur mémoire.

Malheur sur malheur pour le juste,
mais le Seigneur chaque fois le délivre.
Il veille sur chacun de ses os :
pas un ne sera brisé.

Le mal tuera les méchants ;
ils seront châtiés d’avoir haï le juste.
Le Seigneur rachètera ses serviteurs :
pas de châtiment pour qui trouve en lui son refuge.

Deuxième lecture

« Ce mystère est grand : je le dis en référence au Christ et à l’Église » (Ep 5, 21-32)

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens

Frères,
par respect pour le Christ,
soyez soumis les uns aux autres ;
les femmes, à leur mari, comme au Seigneur Jésus ;
car, pour la femme, le mari est la tête,
tout comme, pour l’Église, le Christ est la tête,
lui qui est le Sauveur de son corps.
Eh bien ! puisque l’Église se soumet au Christ,
qu’il en soit toujours de même pour les femmes
à l’égard de leur mari.

Vous, les hommes,
aimez votre femme à l’exemple du Christ :
il a aimé l’Église,
il s’est livré lui-même pour elle,
afin de la rendre sainte
en la purifiant par le bain de l’eau baptismale,
accompagné d’une parole ;
il voulait se la présenter à lui-même, cette Église,
resplendissante, sans tache, ni ride, ni rien de tel ;
il la voulait sainte et immaculée.
C’est de la même façon que les maris doivent aimer leur femme :
comme leur propre corps.
Celui qui aime sa femme s’aime soi-même.
Jamais personne n’a méprisé son propre corps :
au contraire, on le nourrit, on en prend soin.

C’est ce que fait le Christ pour l’Église,
parce que nous sommes les membres de son corps.
Comme dit l’Écriture :
   À cause de cela,
l’homme quittera son père et sa mère,
il s’attachera à sa femme,
et tous deux ne feront plus qu’un. 

Ce mystère est grand :
je le dis en référence au Christ et à l’Église.

– Parole du Seigneur.

Évangile

« Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jn 6, 60-69)

Alléluia. Alléluia.
Tes paroles, Seigneur, sont esprit et elles sont vie ;
tu as les paroles de la vie éternelle.
Alléluia. (cf. Jn 6, 63c.68c)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus avait donné un enseignement
dans la synagogue de Capharnaüm.
Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent :
« Cette parole est rude !
Qui peut l’entendre ? »
Jésus savait en lui-même
que ses disciples récriminaient à son sujet.
Il leur dit :
« Cela vous scandalise ?
Et quand vous verrez le Fils de l’homme
monter là où il était auparavant !…
C’est l’esprit qui fait vivre,
la chair n’est capable de rien.
Les paroles que je vous ai dites sont esprit
et elles sont vie.
Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. »
Jésus savait en effet depuis le commencement
quels étaient ceux qui ne croyaient pas,
et qui était celui qui le livrerait.
Il ajouta :
« Voilà pourquoi je vous ai dit
que personne ne peut venir à moi
si cela ne lui est pas donné par le Père. »

À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent
et cessèrent de l’accompagner.
Alors Jésus dit aux Douze :
« Voulez-vous partir, vous aussi ? »
Simon-Pierre lui répondit :
« Seigneur, à qui irions-nous ?
Tu as les paroles de la vie éternelle.
Quant à nous, nous croyons,
et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Sainte Rose de Lima

Sainte Rose de Lima

Vierge (+ 1617)

Première sainte du Nouveau Monde, elle fut canonisée en 1671. Rose de Flores (*) était la dixième enfant d’une pauvre famille espagnole de Lima au Pérou. Très vite, elle manifeste pour le Christ un amour si violent qu’elle multiplie les austérités. A 4 ans et demi, elle reçoit la grâce de savoir lire sans avoir appris, l’ayant simplement demandé dans la prière. Elle en profitera pour se nourrir de la vie de sainte Catherine de Sienne qui deviendra son modèle. A 5 ans, elle se consacre à Dieu. A 20 ans, elle prend l’habit des tertiaires dominicaines. Les onze années qui lui restent à vivre, elle les passera, à demi-recluse, dans un minuscule ermitage au fond du jardin de ses parents, dans la prière et une austérité effrayante. En échange, elle reçoit des grâces mystiques étonnantes. Dans le même temps, elle se dévoue au service des indiens, des enfants abandonnés et des vieillards infirmes. Ses visions éveillent les soupçons de l’Inquisition. Elle devra subir des examens et la sûreté doctrinale de ses réponses impressionnera ses interrogateurs. A sa mort, le petit peuple de Lima se presse sur sa tombe pour en recueillir un peu de terre.
(*) Née Isabel De Flores Y Del Oliva, elle était si belle que, déjà quant elle était bébé, on l’appela Rose.
Basílica Santuario Santa Rosa de Lima, GoogleMaps

Elle faisait partie des Saints patrons des JMJ de Madrid en 2011.
Après une enfance déjà très mortifiée, elle prit l’habit des Sœurs du Tiers-Ordre dominicain et, à demi-recluse dans le jardin de ses parents, se livra à la pénitence et à l’oraison. Avec un zèle ardent pour le salut des pécheurs et des Indiens, pour qui elle souhaitait donner sa vie, elle se soumettait volontiers à toutes sortes d’austérités et de souffrances, pour les gagner au Christ. Elle mourut le 24 août 1617.

Martyrologe romain

Aujourd’hui encore, nous avons besoin de saints comme elle, a souligné François: «des personnes qui ne s’assoient pas sur le canapé en pantoufles, mais qui, brûlant du désir incontrôlable de vivre et d’annoncer l’Évangile, deviennent passionnément contagieuses dans la sainteté».

VaticanNews – Une sainte « agitée » par l’Esprit Saint – janvier 2024

« Tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce » (Mt 22, 1-14)

Évangile

« Tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce » (Mt 22, 1-14)

Alléluia. Alléluia.
Aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur,
mais écoutez la voix du Seigneur.
Alléluia. (cf. Ps 94, 8a.7c)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus se mit de nouveau à parler
aux grands prêtres et aux anciens du peuple,
et il leur dit en paraboles :
« Le royaume des Cieux est comparable
à un roi qui célébra les noces de son fils.
Il envoya ses serviteurs appeler à la noce les invités,
mais ceux-ci ne voulaient pas venir.
Il envoya encore d’autres serviteurs dire aux invités :
“Voilà : j’ai préparé mon banquet,
mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés ;
tout est prêt : venez à la noce.”
Mais ils n’en tinrent aucun compte et s’en allèrent,
l’un à son champ, l’autre à son commerce ;
les autres empoignèrent les serviteurs,
les maltraitèrent et les tuèrent.
Le roi se mit en colère,
il envoya ses troupes,
fit périr les meurtriers
et incendia leur ville.
Alors il dit à ses serviteurs :
“Le repas de noce est prêt,
mais les invités n’en étaient pas dignes.
Allez donc aux croisées des chemins :
tous ceux que vous trouverez,
invitez-les à la noce.”
Les serviteurs allèrent sur les chemins,
rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent,
les mauvais comme les bons,
et la salle de noce fut remplie de convives.

Le roi entra pour examiner les convives,
et là il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce.
Il lui dit :
“Mon ami, comment es-tu entré ici,
sans avoir le vêtement de noce ?”
L’autre garda le silence.
Alors le roi dit aux serviteurs :
“Jetez-le, pieds et poings liés,
dans les ténèbres du dehors ;
là, il y aura des pleurs et des grincements de dents.”

Car beaucoup sont appelés,
mais peu sont élus. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Saint Pie X

Saint Pie X, le Pape réformateur de l’Église

En ce 21 aout, mémoire liturgique du Pape Saint Pie X, retour sur la figure de ce Pape du tournant du siècle, «pontife de l’Eucharistie et du catéchisme», selon les mots de l’un de ses successeurs, Pie XII.

Amedeo Lomonaco – Cité du Vatican

«Renouveler toutes les choses en Christ». C’est la perspective qui accompagne le pontificat du Pape Joseph Melchiore Sarto. Né à Riese (Trévise) en 1835 dans une famille de paysans, avant d’être élu Pape le 4 août 1903, il est évêque de Mantoue et patriarche de Venise.

Il prend le nom de Pie X et dirige l’Eglise au tournant du XXe siècle. Il succède à Léon XIII, qui avait promulgué en 1891 l’encyclique « Rerum novarum » sur la question ouvrière. Parmi les piliers de la vie chrétienne, il place l’Eucharistie : « C’est le divin sacrement qui nous assure la vie éternelle et nous rend certain que nous lutterons victorieusement contre nos ennemis… Jésus est le plus grand des bienfaits que l’humanité désolée a eu« , a-t-il affirmé.

Les premières années de pontificat

Le Pape Sarto expose le programme de son pontificat dans l’encyclique « E supremi » (4 octobre 1903) dans laquelle il indiquait une voie: « ramener le genre humain à l’empire du Christ« . Dès qu’il est monté sur le trône de Pierre, il charge une commission de cardinaux d’étudier la question dudit veto qui permet aux puissances européennes de s’opposer à l’élection d’un cardinal comme pape. Le « ius exclusivae » a ensuite été aboli avec la constitution « Commissum nobis » du 20 janvier 1904.

Dès le début de son pontificat, il se consacre à la réorganisation de la Curie romaine. Puis il commence à travailler à la rédaction du Code de droit canonique.  Il encourage la réforme liturgique et le chant sacré. En 1905, il créé le premier cardinal sud-américain de l’histoire de l’Église, l’évêque brésilien Mgr Joaquim Arcoverde Cavalcanti. Deux ans plus tard, dans la lettre encyclique « Pascendi Dominici Gregis« , il indique « les erreurs du modernisme ».

Le catéchisme de Pie X

Le pontificat du Pape Sarto est également lié en particulier au catéchisme. En 1905, Pie X prescrit un nouveau recueil. « La nécessité de pourvoir autant que possible à l’institution religieuse de la tendre jeunesse nous a conseillé d’imprimer un Catéchisme, qui expose clairement les rudiments de la sainte foi, et ces vérités divines, dont la vie de chaque chrétien doit être informée« , écrit Pie X dans une lettre adressée au cardinal Pietro Respighi. En 1912, un nouveau catéchisme est approuvé pour le diocèse et la province ecclésiastique de Rome.  Le catéchisme appelé « de Pie X » a été pour beaucoup un guide sûr dans l’apprentissage des vérités de la foi pour son langage simple, clair et précis et pour son efficacité expositive, soulignait pour sa part le Pape Benoît XVI lors de son audience générale du 18 août 2010.

Pie X, le sport et le tango

Le pontificat de Pie X est également lié au monde du sport. « Saint Pie X a encouragé la noble initiative du baron Pierre De Coubertin qui a restauré les Jeux olympiques à l’époque contemporaine avec un succès croissant« , rappelait Saint Jean-Paul II en 1982 en s’adressant aux membres du Comité international olympique.

Le Souverain Pontife est également un observateur attentif des divers aspects et domaines qui concernent la société. Il a, entre autres, obtenu la levée des sanctions ecclésiastiques pour ceux qui avaient pratiqué le tango, une danse arrivée en Europe en provenance d’Argentine. Après en avoir vu une représentation, il a affirmé, en dialecte, qu’il préférait « la danse forlane » -danse traditionnelle italienne originaire du Frioul- mais qu’il ne voyait pas de grands péchés dans cette nouvelle danse.

Le déclenchement de la Première Guerre mondiale

La dernière partie du pontificat du Pape Pie X s’accompagne d’abord des vents menaçants de la guerre, puis du déclenchement de la Première Guerre mondiale, qui commence le 28 juillet 1914 avec la déclaration de guerre de l’Autriche à la Serbie. Dans l’exhortation « Dum Europa » du 2 août 1914, le Souverain Pontife lance un appel à la paix: « Alors que les peuples d’Europe, presque tous, ont été entraînés dans les tourbillons d’une guerre très meurtrière, dont personne ne peut imaginer les dangers sans se sentir opprimé par la douleur et la peur, nous ne pouvons pas non plus ne pas nous inquiéter de nous sentir déchirés dans la douleur la plus indescriptible pour la santé et la vie de tant de citoyens et de tant de peuples qui nous sont chers« . Quelques jours après la promulgation de l’exhortation « Dum Europa », le 20 août 1914, Pie X meurt.

La canonisation

Pie X a été proclamé saint par Pie XII en 1954. Dans son discours après le rite de canonisation, ce dernier affirmait: « Vous en qui l’humilité semblait fraterniser avec grandeur, l’austérité avec douceur, la simple piété avec une profonde doctrine. Vous, Pontife de l’Eucharistie et du catéchisme, de toute foi et d’une fermeté sans crainte, tourne ton regard vers la sainte Église, que tu as tant aimée et à laquelle tu as consacré le meilleur des trésors, que d’une main prodigue la Bonté divine avait déposé dans ton âme ».

« Ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ? » (Mt 20, 1-16)

Évangile

« Ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ? » (Mt 20, 1-16)

Alléluia. Alléluia.
Elle est vivante, efficace, la parole de Dieu ;
elle juge des intentions et des pensées du cœur.
Alléluia. (cf. He 4,12)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples cette parabole :
« Le royaume des Cieux est comparable
au maître d’un domaine qui sortit dès le matin
afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne.
Il se mit d’accord avec eux
sur le salaire de la journée : un denier,
c’est-à-dire une pièce d’argent,
et il les envoya à sa vigne.
Sorti vers neuf heures,
il en vit d’autres qui étaient là, sur la place, sans rien faire.
Et à ceux-là, il dit :
“Allez à ma vigne, vous aussi,
et je vous donnerai ce qui est juste.”
Ils y allèrent.
Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures,
et fit de même.
Vers cinq heures, il sortit encore,
en trouva d’autres qui étaient là et leur dit :
“Pourquoi êtes-vous restés là,
toute la journée, sans rien faire ?”
Ils lui répondirent :
“Parce que personne ne nous a embauchés.”
Il leur dit :
“Allez à ma vigne, vous aussi.”

Le soir venu,
le maître de la vigne dit à son intendant :
“Appelle les ouvriers et distribue le salaire,
en commençant par les derniers
pour finir par les premiers.”
Ceux qui avaient commencé à cinq heures s’avancèrent
et reçurent chacun une pièce d’un denier.
Quand vint le tour des premiers,
ils pensaient recevoir davantage,
mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d’un denier.
En la recevant,
ils récriminaient contre le maître du domaine :
“Ceux-là, les derniers venus, n’ont fait qu’une heure,
et tu les traites à l’égal de nous,
qui avons enduré le poids du jour et de la chaleur !”
Mais le maître répondit à l’un d’entre eux :
“Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi.
N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ?
Prends ce qui te revient, et va-t’en.
Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi :
n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ?
Ou alors ton regard est-il mauvais
parce que moi, je suis bon ?”
C’est ainsi que les derniers seront premiers,
et les premiers seront derniers. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Jalousie, cupidité, médisance… Les qualificatifs manquent pour désigner l’attitude de ces ouvriers de la première heure, qui ne voient chez leurs collègues arrivés plus tardivement que des profiteurs qui abusent de la générosité du maître. L’expression est restée proverbiale : les « ouvriers de la onzième heure » ne méritent que du mépris de la part de ceux qui ont, dès le début de la journée, enduré le poids du jour et de la chaleur.

Nous sommes, au fond, d’accord avec eux, même si nous comprenons qu’il ne s’agit là que d’une parabole et non d’une leçon d’économie ou d’un conflit relevant du droit du travail. Est-ce bien juste, tout cela ? Est-il juste, ce père qui accueille à bras ouvert le fils parti courir le guilledou pendant que l’autre fils faisait son devoir en restant à la maison ? Est-il juste, ce berger qui abandonne les 99 brebis raisonnables pour partir à la recherche de la fofolle qui s’est égarée dans les pâturages ?

Ce qui est en jeu, c’est la compréhension que nous avons de la justice de Dieu. Le maître, en tout cas, l’annonce à ses ouvriers : « Je vous donnerai ce qui est juste. » Il a promis aux premiers embauchés une pièce d’argent. Il tient parole. La justice, pour lui, n’est pas de récompenser chacun en fonction des efforts qu’il a fournis.

Qu’est-ce donc que la justice, pour Dieu ? C’est de tenir parole, d’être fidèle aux engagements pris. Quand Dieu donne sa parole, quand il s’engage, il ne se dédit pas, et c’est cela qui a de l’importance pour nous, les humains. Les ouvriers, eux, n’attendent qu’une chose : c’est qu’il change d’avis et se montre finalement plus généreux qu’attendu. Ils ne regardent pas le maître, mais l’argent qu’il donne. C’est à cet argent qu’ils réduisent leur relation avec lui. Ils sont incapables de mesurer à sa juste valeur l’incroyable générosité de cet homme qui embauche à tour de bras ceux qui traînent dans les rues et va les payer sans compter.

A l‘image du maître de la parabole, Dieu est celui qui reste fidèle à l’alliance conclue avec l’humanité, quoiqu’il arrive. C’est sur cette alliance, sur la fidélité de Dieu plus que sur la nôtre, que nous construisons notre propre foi. Ne nous trompons pas : la fidélité de Dieu ne se mesure pas à notre propre conception de la justice, elle est au-delà de toute justice et de notre propre fidélité.

saint Bernard

Fêté ce 20 août, saint Bernard est celui qui a donné son véritable envol à l’Ordre cistercien. Sa doctrine, comme ses actes, reflète les inspirations d’une nature mystique et contemplative.

De 1973 à 1977, j’étais novice à l’abbaye cistercienne d’Oka, près de Montréal. C’est là que j’ai découvert saint Bernard et la spiritualité cistercienne. Figure importante de l’Occident chrétien, Bernard de Clairvaux demeure actuel aujourd’hui. Sa doctrine, comme ses actes, reflète les inspirations d’une nature mystique et contemplative, prompte à s’irriter contre tout ce qui peut éloigner de Dieu. Celui qui a donné le véritable envol à l’Ordre cistercien ne dissocie jamais le discours de l’expérience, la théologie de la spiritualité. Pour certains, il est le dernier des Pères de l’Église par sa connaissance amoureuse de la Bible, de la liturgie et de la tradition.

Bernard de Clairvaux est né en 1090 dans une famille noble, au château de Fontaine, près de Dijon. Son père, Tescelin, était le seigneur de Fontaine et chevalier du duc de Bourgogne. Sa mère, dame Aleth de Montbard, sera vénérée comme bienheureuse. Ils eurent de nombreux enfants. À la mort de sa mère en 1112, Bernard entre avec trente compagnons, frères et cousins, à l’abbaye de Citeaux, fondée en 1098 par saint Robert. Le monastère était dirigé par saint Étienne Harding.

Après quinze années de dur labeur à construire le monastère, il n’y avait qu’une poignée de moines, et plusieurs doutaient de plus en plus du bien-fondé de leur mission : revenir à la pureté de la Règle de saint Benoît. Le nouveau monastère avait besoin de jeunes hommes en santé qui délaisseraient les fêtes, les joutes et les guerres pour affronter le désert de Cîteaux. Aussi est-ce avec grand soulagement que l’abbé Étienne voit arriver Bernard et ses amis. Son père et ses autres frères le suivront plus tard.

En 1115, Bernard est chargé de fonder l’abbaye de Clairvaux, la claire vallée. Il y restera abbé jusqu’à sa mort. Assoiffé de contemplation, il sera pourtant appelé à parcourir les chemins de l’Europe. Au concile de Troyes, il reconnaît l’Ordre des Templiers et rédige leur Règle de Vie.

À partir de 1130, Bernard règle les conflits qui existent dans la papauté, ralliant le roi de France et l’empereur d’Allemagne à la cause de l’unité de l’Église. Homme de vérité, il s’oppose au théologien Abélard, l’amant d’Héloïse, et obtient sa condamnation au concile de Sens, en 1140. Il conseille le pape Eugène III, ancien moine de Clairvaux, qui lui demande de prêcher la seconde croisade. Sa voix est si forte à Vézelay qu’on l’entend très loin dans les champs. À Noël 1146, il prêche à Spire. Il intervient à Mayence pour empêcher les massacres de juifs par les fanatiques. On le consulte de partout.

Durant ce temps, de nouvelles abbayes cisterciennes surgissent un peu partout en Europe. Celui qu’on appelle le second fondateur de l’Ordre cistercien meurt en 1153. Il laisse derrière lui plus de 160 moines à Clairvaux, tandis que la nouvelle famille cistercienne compte près de 350 abbayes. Grand meneur d’âmes, animateur de la vie spirituelle, conseiller des évêques, gloire du XIIe siècle, Bernard est canonisé en 1173 par le pape Alexandre III, puis déclaré docteur de l’Église par Pie VIII en 1830. L’oraison du jour de sa fête, le 20 août, résume bien la place déterminante qu’il occupa dans l’Église et le zèle qui le dévorait : « Seigneur, tu as voulu que saint Bernard, rempli d’amour pour ton Église, soit dans ta maison la lampe qui brûle et qui éclaire; accorde-nous, par son intercession, la même ferveur de l’esprit, afin de vivre comme des fils de la lumière. »

Saint Bernard a non seulement vécu intensément, il a aussi beaucoup écrit. Ce fin lettré a une plume alerte qui suit le mouvement de son cœur aimanté au Christ et à Marie, sa Dame qu’il aime beaucoup. Vrai chercheur de Dieu, il se livre à une connaissance amoureuse de Dieu, qu’il traduit dans une prose superbe. Le traité de l’amour de Dieu et ses quatre-vingt-six Sermons sur le Cantique des cantiques, chant nuptial où il décrit l’union mystique de l’âme-épouse avec le Verbe-époux, demeurent des œuvres d’une grande beauté littéraire et d’une profondeur spirituelle où transparaît son désir de Dieu.

« Il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume des Cieux » (Mt 19, 23-30)

« Il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume des Cieux » (Mt 19, 23-30)

Alléluia. Alléluia.
Jésus Christ s’est fait pauvre, lui qui était riche,
pour que vous deveniez riches par sa pauvreté.
Alléluia. (cf. 2 Co 8, 9)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Amen, je vous le dis :
un riche entrera difficilement dans le royaume des Cieux.
Je vous le répète :
il est plus facile à un chameau
de passer par un trou d’aiguille
qu’à un riche d’entrer dans le royaume des Cieux. »
Entendant ces paroles,
les disciples furent profondément déconcertés,
et ils disaient :
« Qui donc peut être sauvé ? »
Jésus posa sur eux son regard et dit :
« Pour les hommes, c’est impossible,
mais pour Dieu tout est possible. »
Alors Pierre prit la parole et dit à Jésus :
« Voici que nous avons tout quitté pour te suivre :
quelle sera donc notre part ? »
Jésus leur déclara :
« Amen, je vous le dis :
lors du renouvellement du monde,
lorsque le Fils de l’homme siégera sur son trône de gloire,
vous qui m’avez suivi,
vous siégerez vous aussi sur douze trônes
pour juger les douze tribus d’Israël.
Et celui qui aura quitté, à cause de mon nom,
des maisons, des frères, des sœurs,
un père, une mère, des enfants,
ou une terre,
recevra le centuple,
et il aura en héritage la vie éternelle.
Beaucoup de premiers seront derniers,
beaucoup de derniers seront premiers. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

 

Cette scène fait suite à la proposition avortée qui a été faite au Jeune homme riche. Le propos que Jésus adresse à ses disciples est donc serein, objectif, de l’ordre du constat, sans jugement. La richesse y apparaît comme un bon moyen pour empêcher quelqu’un d’avancer vers la vie, son devenir… La richesse nous ralentit, nous alourdit avec les biens, nous fait perdre tout dynamisme pour avancer. La pauvreté a contrario, le fait de quitter, de ne pas posséder, apparaît comme ce qui nous donne de pouvoir avancer. Elle nous permet d’aller vers ce que nous désirons… Ignace disait qu’il fallait aimer la pauvreté « comme une mère ».

Nous ne pouvons, chacun, que mesurer comment notre goût de la richesse, la sécurité qu’elle donne, le confort d’être dans un monde repérable, notre attachement à tout cela pèse sur notre liberté et rend difficile notre devenir. Jésus dira même que l’évolution paraît impossible… « Pour les hommes, c'est impossible, mais pour Dieu tout est possible. »

Alors pouvons-nous peut-être considérer autrement ce qui nous arrive, ce qui nous arrache à nos biens, à nos habitudes. Ces pertes que la vie nous impose et qui sont douloureuses, nous apparaissent parfois injustes, sont peut-être ce qui nous donne de devenir véritablement. Aujourd’hui, il nous est, peut-être, proposé d’envisager avec bienveillance le fait de perdre. Cela dénude notre cœur, nous rend capable de devenir pour aller vers le Royaume.

« Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux » (Mt 19, 16-22)

Évangile

« Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux » (Mt 19, 16-22)

Alléluia. Alléluia.
Heureux les pauvres de cœur,
car le royaume des Cieux est à eux !
Alléluia. (Mt 5, 3)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
voici que quelqu’un s’approcha de Jésus et lui dit :
« Maître, que dois-je faire de bon
pour avoir la vie éternelle ? »
Jésus lui dit :
« Pourquoi m’interroges-tu sur ce qui est bon ?
Celui qui est bon, c’est Dieu, et lui seul !
Si tu veux entrer dans la vie,
observe les commandements. »
Il lui dit :
« Lesquels ? »
Jésus reprit :
« Tu ne commettras pas de meurtre.
Tu ne commettras pas d’adultère.
Tu ne commettras pas de vol.
Tu ne porteras pas de faux témoignage.
Honore ton père et ta mère.

Et aussi :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
Le jeune homme lui dit :
« Tout cela, je l’ai observé :
que me manque-t-il encore ?
Jésus lui répondit :
« Si tu veux être parfait,
va, vends ce que tu possèdes,
donne-le aux pauvres,
et tu auras un trésor dans les cieux.
Puis viens, suis-moi. »

À ces mots, le jeune homme s’en alla tout triste,
car il avait de grands biens.

– Acclamons la Parole de Dieu.

Saint Jean Eudes

Saint Jean Eudes

Jean Eudes est né le 14 novembre 1601 à Ri, près d’Argentan. Ses parents qui, pour obtenir un enfant, avaient invoqué la Vierge Marie, le lui consacrèrent dès avant sa naissance. Il passa son enfance à la campagne puis, à quatorze ans, il fut confié aux Jésuites de Caen. Adolescent, il manifestait une ténacité qui lui servira toujours, et il témoignait aussi d’une compréhension profonde de l’Evangile. Il fréquenta la Faculté de théologie de Caen (1621-1623) où il connut l’Oratoire, institut récemment fondé à Paris par Pierre de Bérulle. Jean Eudes, admis à l’Oratoire de Paris (25 mars 1623), poursuivit ses études dans les maisons de Marines et d’Aubervilliers. Il fut ordonné prêtre le 20 décembre 1625, après avoir été initié par Bérulle lui-même au mystère du Christ et de son Sacerdoce.

Les deux années suivantes furent un repos forcé, imposé par une grande fatigue. Jean Eudes fit de ce repos une longue retraite où il approfondit sa connaissance des Ecritures, des Pères et des spirituels. Il comprit de mieux en mieux que le Christ est notre Chef, que nous sommes ses membres et que nous devons vivre de sa vie. Il sera à la fois rénovateur et novateur. Rénovateur de la vie chrétienne, novateur par ses initiatives concrètes.

En 1627, son père lui écrivit que la peste ravageait la région d’Argentan où beaucoup mouraient seuls, sans sacrements. Il partit pour ce premier ministère, puis il rejoignit l’Oratoire de Caen. Dès lors, il se consacra aux missions intérieures. Durant cinquante ans, il prêcha, rappelant inlassablement la sainteté de la vie chrétienne : « Etre chrétien et être saint, c’est la même chose, c’est faire profession de Jésus-Christ. » Il insistait sur le baptême, point de départ et source de cette vie, dont recommandait de renouveler fréquemment les promesses.

Parce que Jean Eudes rencontrait souvent des prêtres médiocres ou ignorants, peu préparés à leur ministère, il se sentit appelé à préparer de meilleurs prêtres. Il rencontrait, chez ses supérieurs oratoriens un refus persistant. Il priait, réfléchissait, consultait mais attendait. Finalement, et non sans déchirement intérieur, il quitta l’Oratoire, et le 25 mars 1643, avec quelques prêtres, il fonda une nouvelle communauté, la Congrégation de Jésus et Marie, dite aujourd’hui des Eudistes, qui ouvrit le séminaire de Caen. Désormais Jean Eudes travailla sur plusieurs fronts : les Missions, qu’il ne laissa jamais, et le séminaire. Cette seconde œuvre lui apparaissait primordiale, et si au cours d’une Mission il apprenait qu’il y avait besoin au séminaire, on devait, disait-il, « y courir comme au feu. »

Devenu supérieur d’une congrégation sacerdotale qu’il mit à la disposition des évêques, il fut sollicité pour fonder des séminaires en Normandie et en Bretagne. De 1643 à sa mort, il vécut un temps d’intense action pour le service de l’Eglise. Ce fut aussi des années d’épreuves. De la part de plusieurs personnes, d’anciens amis et de jansénistes, Jean Eudes rencontra toutes sortes d’oppositions. Raillé, vilipendé et calomnié, ce fut un homme à abattre. « La divine Miséricorde, écrit-il dans son Journal, m’a fait passer par un grand nombre de tribulations : c’est une des plus grandes faveurs qu’elle m’a faites. »

En 1648, Jean Eudes fit célébrer, à Autun, la première fête liturgique du Cœur de Marie. Un peu plus tard, en 1672, les communautés eudistes célébrèrent la première fête liturgique du Cœur de Jésus. L’institution de cette fête était l’aboutissement de toute une vie de prière et de service apostolique. Toute sa vie, Jean Eudes avait contemplé l’amour de Dieu. Il l’avait sans cesse découvert dans l’Écriture, médité dans les écrits des spirituels et dans sa prière ; il l’avait reconnu dans la vie, dans son ministère de prêtre.

Saint Jean Eudes mourut à Caen le 19 août 1680 et fut canonisé, le 31 mai 1925, en même temps que Jean-Marie Vianney. Dans le titre de sa canonisation, « Père, docteur et apôtre des cultes liturgiques des Coeurs de Jésus et de Marie », l’Église reconnaît l’engagement missionnaire constant de saint Jean Eudes au service de la vie chrétienne, invitant les baptisés à prendre conscience de l’union qu’ils sont invités à vivre avec le Christ pour ne faire qu’un seul coeur avec Lui et entre eux. Marie est « l’exemplaire » parfait et universel de la vie dans le Christ, elle dont le coeur ne fait qu’un avec celui de son Fils. Saint Jean Eudes demeure ainsi un des grands maîtres de l’École Française de Spiritualité au XVIIe siècle.

Aujourd’hui, les Eudistes sont présents dans 19 pays, sur quatre continents et poursuivent leur mission pour servir le Christ et l’Église, à la suite de saint Jean Eudes.

« Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson » (Jn 6, 51-58)

Évangile

« Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson » (Jn 6, 51-58)

Alléluia. Alléluia.
Qui mange ma chair et boit mon sang
demeure en moi, et moi en lui, dit le Seigneur.
Alléluia. (Jn 6, 56)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus disait à la foule :
« Moi, je suis le pain vivant,
qui est descendu du ciel :
si quelqu’un mange de ce pain,
il vivra éternellement.
Le pain que je donnerai, c’est ma chair,
donnée pour la vie du monde. »
Les Juifs se querellaient entre eux :
« Comment celui-là
peut-il nous donner sa chair à manger ? »
Jésus leur dit alors :
« Amen, amen, je vous le dis :
si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme,
et si vous ne buvez pas son sang,
vous n’avez pas la vie en vous.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang
a la vie éternelle ;
et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
En effet, ma chair est la vraie nourriture,
et mon sang est la vraie boisson.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang
demeure en moi,
et moi, je demeure en lui.
De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé,
et que moi je vis par le Père,
de même celui qui me mange,
lui aussi vivra par moi.
Tel est le pain qui est descendu du ciel :
il n’est pas comme celui que les pères ont mangé.
Eux, ils sont morts ;
celui qui mange ce pain vivra éternellement. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

« C’est en raison de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de renvoyer vos femmes. Mais au commencement, il n’en était pas ainsi » (Mt 19, 3-12)

Évangile

« C’est en raison de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de renvoyer vos femmes. Mais au commencement, il n’en était pas ainsi » (Mt 19, 3-12)

Alléluia. Alléluia.
Accueillez la parole de Dieu :
pour ce qu’elle est réellement :
non pas une parole d’hommes,
mais la parole de Dieu.
Alléluia. (cf. 1 Th 2, 13)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
des pharisiens s’approchèrent de Jésus pour le mettre à l’épreuve ;
ils lui demandèrent :
« Est-il permis à un homme de renvoyer sa femme
pour n’importe quel motif ? »
Il répondit :
« N’avez-vous pas lu ceci ?
Dès le commencement, le Créateur les fit homme et femme ?
et dit :
“À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère,
il s’attachera à sa femme,
et tous deux deviendront une seule chair.”

Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair.
Donc, ce que Dieu a uni,
que l’homme ne le sépare pas ! »
Les pharisiens lui répliquent :
« Pourquoi donc Moïse a-t-il prescrit
la remise d’un acte de divorce avant la répudiation ? »
Jésus leur répond :
« C’est en raison de la dureté de votre cœur
que Moïse vous a permis de renvoyer vos femmes.
Mais au commencement, il n’en était pas ainsi.
Or je vous le dis :
si quelqu’un renvoie sa femme
– sauf en cas d’union illégitime –
et qu’il en épouse une autre,
il est adultère. »
Ses disciples lui disent :
« Si telle est la situation de l’homme
par rapport à sa femme,
mieux vaut ne pas se marier. »
Il leur répondit :
« Tous ne comprennent pas cette parole,
mais seulement ceux à qui cela est donné.
Il y a des gens qui ne se marient pas
car, de naissance, ils en sont incapables ;
il y en a qui ne peuvent pas se marier
car ils ont été mutilés par les hommes ;
il y en a qui ont choisi de ne pas se marier
à cause du royaume des Cieux.
Celui qui peut comprendre, qu’il comprenne ! »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Entrer dans une relation d’alliance choisie, que ce soit avec un conjoint ou que ce soit dans un autre cadre d’alliance, est toujours une aventure. Dieu lui-même est entré dans ce mouvement, ce détachement en créant, en s’alliant aux êtres vivants et particulièrement en faisant alliance avec nous, les êtres humains.

Debout, à la droite du Seigneur, se tient la reine, toute parée d’or. (cf. Ps 44, 10b)

Psaume 44 (45), 11-12a, 12b-13, 14-15a, 15b-16

R/ Debout, à la droite du Seigneur,
se tient la reine, toute parée d’or.
(cf. Ps 44, 10b)

Écoute, ma fille, regarde et tends l’oreille ;
oublie ton peuple et la maison de ton père :
le roi sera séduit par ta beauté.

Il est ton Seigneur : prosterne-toi devant lui.
Alors, les plus riches du peuple,
chargés de présents, quêteront ton sourire.

Fille de roi, elle est là, dans sa gloire,
vêtue d’étoffes d’or ;
on la conduit, toute parée, vers le roi.

Des jeunes filles, ses compagnes, lui font cortège ;
on les conduit parmi les chants de fête :
elles entrent au palais du roi.

S. Maximilien Kolbe, prêtre et martyr

 Qui est saint Maximilien KOLBE ?

Le Père Maximilien Kolbe est né à Zdunska Wola, près de Lodz en Pologne, en janvier 1894.

• Entré en 1907 au séminaire des Franciscains Conventuels, il fut envoyé à Rome pour y poursuivre ses études ecclésiastiques.

• Alors qu’il était encore étudiant, il fonda avec quelques frères la MISSION DE L’IMMACULÉE en vue de sanctifier le monde entier avec l’aide de la Vierge Immaculée.

• Ordonné prêtre en 1918 et revenu en Pologne, il commença son apostolat à l’aide d’une revue, ‘ Le Chevalier de l’Immaculée ‘.

• En 1927, il fonda un ‘ Couvent-Maison d’édition ‘ confié à Marie : Niepokalanów (Cité de l’Immaculée), centre de vie religieuse et de diverses formes d’apostolat, où plusieurs centaines de religieux vivaient dans une pauvreté de vie vraiment franciscaine, mais travaillaient sur les machines les plus perfectionnées.

• Désireux de communiquer l’amour de l’Immaculée à tous, il partit pour le Japon, où il fonda une institution semblable (Mugenzai no Sono).

• De retour en Pologne, en 1936, il fut emprisonné pour la première fois en 1939 par les allemands.
Arrêté définitivement le 17 février 1941, il fut enfermé dans le camp d’Auschwitz. Il y vécut parmi les privations et les persécutions, illuminant de foi, d’espérance et de charité ce lieu de mort et de haine, jusqu’au jour où il s’offrit pour mourir dans le bunker de la faim à la place d’un père de famille.
Après avoir soutenu tous ses compagnons, il fut tué par une injection de phénol le 14 août 1941. Son corps fut brûlé au four crématoire le lendemain, fête de l’Assomption.

• Paul VI l’a déclaré ‘ bienheureux ‘ le 17 octobre 1971.

• Jean-Paul II l’a déclaré ‘ saint ‘, comme martyr, le 10 octobre 1982.

Ce même pape a présenté plusieurs fois saint Maximilien comme protecteur de ce siècle difficile, parce que toute sa vie fut marquée par un profond esprit missionnaire. En effet, le Mouvement qu’il a fondé (la Mission de l’Immaculée) n’a d’autre but que de ‘ rendre au Christ le monde entier par l’Immaculée ‘, et toute son œuvre éditoriale et journalistique ne visait qu’à permettre au plus grand nombre possible de personnes de redécouvrir leur mission de baptisés dans le monde.

Jean-Paul II l’a aussi voulu comme exemple pour notre société à cause du témoignage héroïque de sérénité et d’amour qu’il a vécu aux heures les plus sombres de la barbarie destructrice.

 Seul l’amour est une force de création ‘, disait saint Maximilien à ses compagnons de malheur, les invitant par là à faire face à la haine avec la force de l’amour.

Jésus n’avait-il pas dit : ‘ Il n’ y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l’on aime ‘ ?