« Tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce » (Mt 22, 1-14)

Évangile

« Tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce » (Mt 22, 1-14)

Alléluia. Alléluia.
Aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur,
mais écoutez la voix du Seigneur.
Alléluia. (cf. Ps 94, 8a.7c)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus se mit de nouveau à parler
aux grands prêtres et aux anciens du peuple,
et il leur dit en paraboles :
« Le royaume des Cieux est comparable
à un roi qui célébra les noces de son fils.
Il envoya ses serviteurs appeler à la noce les invités,
mais ceux-ci ne voulaient pas venir.
Il envoya encore d’autres serviteurs dire aux invités :
“Voilà : j’ai préparé mon banquet,
mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés ;
tout est prêt : venez à la noce.”
Mais ils n’en tinrent aucun compte et s’en allèrent,
l’un à son champ, l’autre à son commerce ;
les autres empoignèrent les serviteurs,
les maltraitèrent et les tuèrent.
Le roi se mit en colère,
il envoya ses troupes,
fit périr les meurtriers
et incendia leur ville.
Alors il dit à ses serviteurs :
“Le repas de noce est prêt,
mais les invités n’en étaient pas dignes.
Allez donc aux croisées des chemins :
tous ceux que vous trouverez,
invitez-les à la noce.”
Les serviteurs allèrent sur les chemins,
rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent,
les mauvais comme les bons,
et la salle de noce fut remplie de convives.

Le roi entra pour examiner les convives,
et là il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce.
Il lui dit :
“Mon ami, comment es-tu entré ici,
sans avoir le vêtement de noce ?”
L’autre garda le silence.
Alors le roi dit aux serviteurs :
“Jetez-le, pieds et poings liés,
dans les ténèbres du dehors ;
là, il y aura des pleurs et des grincements de dents.”

Car beaucoup sont appelés,
mais peu sont élus. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Saint Pie X

Saint Pie X, le Pape réformateur de l’Église

En ce 21 aout, mémoire liturgique du Pape Saint Pie X, retour sur la figure de ce Pape du tournant du siècle, «pontife de l’Eucharistie et du catéchisme», selon les mots de l’un de ses successeurs, Pie XII.

Amedeo Lomonaco – Cité du Vatican

«Renouveler toutes les choses en Christ». C’est la perspective qui accompagne le pontificat du Pape Joseph Melchiore Sarto. Né à Riese (Trévise) en 1835 dans une famille de paysans, avant d’être élu Pape le 4 août 1903, il est évêque de Mantoue et patriarche de Venise.

Il prend le nom de Pie X et dirige l’Eglise au tournant du XXe siècle. Il succède à Léon XIII, qui avait promulgué en 1891 l’encyclique « Rerum novarum » sur la question ouvrière. Parmi les piliers de la vie chrétienne, il place l’Eucharistie : « C’est le divin sacrement qui nous assure la vie éternelle et nous rend certain que nous lutterons victorieusement contre nos ennemis… Jésus est le plus grand des bienfaits que l’humanité désolée a eu« , a-t-il affirmé.

Les premières années de pontificat

Le Pape Sarto expose le programme de son pontificat dans l’encyclique « E supremi » (4 octobre 1903) dans laquelle il indiquait une voie: « ramener le genre humain à l’empire du Christ« . Dès qu’il est monté sur le trône de Pierre, il charge une commission de cardinaux d’étudier la question dudit veto qui permet aux puissances européennes de s’opposer à l’élection d’un cardinal comme pape. Le « ius exclusivae » a ensuite été aboli avec la constitution « Commissum nobis » du 20 janvier 1904.

Dès le début de son pontificat, il se consacre à la réorganisation de la Curie romaine. Puis il commence à travailler à la rédaction du Code de droit canonique.  Il encourage la réforme liturgique et le chant sacré. En 1905, il créé le premier cardinal sud-américain de l’histoire de l’Église, l’évêque brésilien Mgr Joaquim Arcoverde Cavalcanti. Deux ans plus tard, dans la lettre encyclique « Pascendi Dominici Gregis« , il indique « les erreurs du modernisme ».

Le catéchisme de Pie X

Le pontificat du Pape Sarto est également lié en particulier au catéchisme. En 1905, Pie X prescrit un nouveau recueil. « La nécessité de pourvoir autant que possible à l’institution religieuse de la tendre jeunesse nous a conseillé d’imprimer un Catéchisme, qui expose clairement les rudiments de la sainte foi, et ces vérités divines, dont la vie de chaque chrétien doit être informée« , écrit Pie X dans une lettre adressée au cardinal Pietro Respighi. En 1912, un nouveau catéchisme est approuvé pour le diocèse et la province ecclésiastique de Rome.  Le catéchisme appelé « de Pie X » a été pour beaucoup un guide sûr dans l’apprentissage des vérités de la foi pour son langage simple, clair et précis et pour son efficacité expositive, soulignait pour sa part le Pape Benoît XVI lors de son audience générale du 18 août 2010.

Pie X, le sport et le tango

Le pontificat de Pie X est également lié au monde du sport. « Saint Pie X a encouragé la noble initiative du baron Pierre De Coubertin qui a restauré les Jeux olympiques à l’époque contemporaine avec un succès croissant« , rappelait Saint Jean-Paul II en 1982 en s’adressant aux membres du Comité international olympique.

Le Souverain Pontife est également un observateur attentif des divers aspects et domaines qui concernent la société. Il a, entre autres, obtenu la levée des sanctions ecclésiastiques pour ceux qui avaient pratiqué le tango, une danse arrivée en Europe en provenance d’Argentine. Après en avoir vu une représentation, il a affirmé, en dialecte, qu’il préférait « la danse forlane » -danse traditionnelle italienne originaire du Frioul- mais qu’il ne voyait pas de grands péchés dans cette nouvelle danse.

Le déclenchement de la Première Guerre mondiale

La dernière partie du pontificat du Pape Pie X s’accompagne d’abord des vents menaçants de la guerre, puis du déclenchement de la Première Guerre mondiale, qui commence le 28 juillet 1914 avec la déclaration de guerre de l’Autriche à la Serbie. Dans l’exhortation « Dum Europa » du 2 août 1914, le Souverain Pontife lance un appel à la paix: « Alors que les peuples d’Europe, presque tous, ont été entraînés dans les tourbillons d’une guerre très meurtrière, dont personne ne peut imaginer les dangers sans se sentir opprimé par la douleur et la peur, nous ne pouvons pas non plus ne pas nous inquiéter de nous sentir déchirés dans la douleur la plus indescriptible pour la santé et la vie de tant de citoyens et de tant de peuples qui nous sont chers« . Quelques jours après la promulgation de l’exhortation « Dum Europa », le 20 août 1914, Pie X meurt.

La canonisation

Pie X a été proclamé saint par Pie XII en 1954. Dans son discours après le rite de canonisation, ce dernier affirmait: « Vous en qui l’humilité semblait fraterniser avec grandeur, l’austérité avec douceur, la simple piété avec une profonde doctrine. Vous, Pontife de l’Eucharistie et du catéchisme, de toute foi et d’une fermeté sans crainte, tourne ton regard vers la sainte Église, que tu as tant aimée et à laquelle tu as consacré le meilleur des trésors, que d’une main prodigue la Bonté divine avait déposé dans ton âme ».

« Ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ? » (Mt 20, 1-16)

Évangile

« Ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ? » (Mt 20, 1-16)

Alléluia. Alléluia.
Elle est vivante, efficace, la parole de Dieu ;
elle juge des intentions et des pensées du cœur.
Alléluia. (cf. He 4,12)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples cette parabole :
« Le royaume des Cieux est comparable
au maître d’un domaine qui sortit dès le matin
afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne.
Il se mit d’accord avec eux
sur le salaire de la journée : un denier,
c’est-à-dire une pièce d’argent,
et il les envoya à sa vigne.
Sorti vers neuf heures,
il en vit d’autres qui étaient là, sur la place, sans rien faire.
Et à ceux-là, il dit :
“Allez à ma vigne, vous aussi,
et je vous donnerai ce qui est juste.”
Ils y allèrent.
Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures,
et fit de même.
Vers cinq heures, il sortit encore,
en trouva d’autres qui étaient là et leur dit :
“Pourquoi êtes-vous restés là,
toute la journée, sans rien faire ?”
Ils lui répondirent :
“Parce que personne ne nous a embauchés.”
Il leur dit :
“Allez à ma vigne, vous aussi.”

Le soir venu,
le maître de la vigne dit à son intendant :
“Appelle les ouvriers et distribue le salaire,
en commençant par les derniers
pour finir par les premiers.”
Ceux qui avaient commencé à cinq heures s’avancèrent
et reçurent chacun une pièce d’un denier.
Quand vint le tour des premiers,
ils pensaient recevoir davantage,
mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d’un denier.
En la recevant,
ils récriminaient contre le maître du domaine :
“Ceux-là, les derniers venus, n’ont fait qu’une heure,
et tu les traites à l’égal de nous,
qui avons enduré le poids du jour et de la chaleur !”
Mais le maître répondit à l’un d’entre eux :
“Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi.
N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ?
Prends ce qui te revient, et va-t’en.
Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi :
n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ?
Ou alors ton regard est-il mauvais
parce que moi, je suis bon ?”
C’est ainsi que les derniers seront premiers,
et les premiers seront derniers. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Jalousie, cupidité, médisance… Les qualificatifs manquent pour désigner l’attitude de ces ouvriers de la première heure, qui ne voient chez leurs collègues arrivés plus tardivement que des profiteurs qui abusent de la générosité du maître. L’expression est restée proverbiale : les « ouvriers de la onzième heure » ne méritent que du mépris de la part de ceux qui ont, dès le début de la journée, enduré le poids du jour et de la chaleur.

Nous sommes, au fond, d’accord avec eux, même si nous comprenons qu’il ne s’agit là que d’une parabole et non d’une leçon d’économie ou d’un conflit relevant du droit du travail. Est-ce bien juste, tout cela ? Est-il juste, ce père qui accueille à bras ouvert le fils parti courir le guilledou pendant que l’autre fils faisait son devoir en restant à la maison ? Est-il juste, ce berger qui abandonne les 99 brebis raisonnables pour partir à la recherche de la fofolle qui s’est égarée dans les pâturages ?

Ce qui est en jeu, c’est la compréhension que nous avons de la justice de Dieu. Le maître, en tout cas, l’annonce à ses ouvriers : « Je vous donnerai ce qui est juste. » Il a promis aux premiers embauchés une pièce d’argent. Il tient parole. La justice, pour lui, n’est pas de récompenser chacun en fonction des efforts qu’il a fournis.

Qu’est-ce donc que la justice, pour Dieu ? C’est de tenir parole, d’être fidèle aux engagements pris. Quand Dieu donne sa parole, quand il s’engage, il ne se dédit pas, et c’est cela qui a de l’importance pour nous, les humains. Les ouvriers, eux, n’attendent qu’une chose : c’est qu’il change d’avis et se montre finalement plus généreux qu’attendu. Ils ne regardent pas le maître, mais l’argent qu’il donne. C’est à cet argent qu’ils réduisent leur relation avec lui. Ils sont incapables de mesurer à sa juste valeur l’incroyable générosité de cet homme qui embauche à tour de bras ceux qui traînent dans les rues et va les payer sans compter.

A l‘image du maître de la parabole, Dieu est celui qui reste fidèle à l’alliance conclue avec l’humanité, quoiqu’il arrive. C’est sur cette alliance, sur la fidélité de Dieu plus que sur la nôtre, que nous construisons notre propre foi. Ne nous trompons pas : la fidélité de Dieu ne se mesure pas à notre propre conception de la justice, elle est au-delà de toute justice et de notre propre fidélité.

saint Bernard

Fêté ce 20 août, saint Bernard est celui qui a donné son véritable envol à l’Ordre cistercien. Sa doctrine, comme ses actes, reflète les inspirations d’une nature mystique et contemplative.

De 1973 à 1977, j’étais novice à l’abbaye cistercienne d’Oka, près de Montréal. C’est là que j’ai découvert saint Bernard et la spiritualité cistercienne. Figure importante de l’Occident chrétien, Bernard de Clairvaux demeure actuel aujourd’hui. Sa doctrine, comme ses actes, reflète les inspirations d’une nature mystique et contemplative, prompte à s’irriter contre tout ce qui peut éloigner de Dieu. Celui qui a donné le véritable envol à l’Ordre cistercien ne dissocie jamais le discours de l’expérience, la théologie de la spiritualité. Pour certains, il est le dernier des Pères de l’Église par sa connaissance amoureuse de la Bible, de la liturgie et de la tradition.

Bernard de Clairvaux est né en 1090 dans une famille noble, au château de Fontaine, près de Dijon. Son père, Tescelin, était le seigneur de Fontaine et chevalier du duc de Bourgogne. Sa mère, dame Aleth de Montbard, sera vénérée comme bienheureuse. Ils eurent de nombreux enfants. À la mort de sa mère en 1112, Bernard entre avec trente compagnons, frères et cousins, à l’abbaye de Citeaux, fondée en 1098 par saint Robert. Le monastère était dirigé par saint Étienne Harding.

Après quinze années de dur labeur à construire le monastère, il n’y avait qu’une poignée de moines, et plusieurs doutaient de plus en plus du bien-fondé de leur mission : revenir à la pureté de la Règle de saint Benoît. Le nouveau monastère avait besoin de jeunes hommes en santé qui délaisseraient les fêtes, les joutes et les guerres pour affronter le désert de Cîteaux. Aussi est-ce avec grand soulagement que l’abbé Étienne voit arriver Bernard et ses amis. Son père et ses autres frères le suivront plus tard.

En 1115, Bernard est chargé de fonder l’abbaye de Clairvaux, la claire vallée. Il y restera abbé jusqu’à sa mort. Assoiffé de contemplation, il sera pourtant appelé à parcourir les chemins de l’Europe. Au concile de Troyes, il reconnaît l’Ordre des Templiers et rédige leur Règle de Vie.

À partir de 1130, Bernard règle les conflits qui existent dans la papauté, ralliant le roi de France et l’empereur d’Allemagne à la cause de l’unité de l’Église. Homme de vérité, il s’oppose au théologien Abélard, l’amant d’Héloïse, et obtient sa condamnation au concile de Sens, en 1140. Il conseille le pape Eugène III, ancien moine de Clairvaux, qui lui demande de prêcher la seconde croisade. Sa voix est si forte à Vézelay qu’on l’entend très loin dans les champs. À Noël 1146, il prêche à Spire. Il intervient à Mayence pour empêcher les massacres de juifs par les fanatiques. On le consulte de partout.

Durant ce temps, de nouvelles abbayes cisterciennes surgissent un peu partout en Europe. Celui qu’on appelle le second fondateur de l’Ordre cistercien meurt en 1153. Il laisse derrière lui plus de 160 moines à Clairvaux, tandis que la nouvelle famille cistercienne compte près de 350 abbayes. Grand meneur d’âmes, animateur de la vie spirituelle, conseiller des évêques, gloire du XIIe siècle, Bernard est canonisé en 1173 par le pape Alexandre III, puis déclaré docteur de l’Église par Pie VIII en 1830. L’oraison du jour de sa fête, le 20 août, résume bien la place déterminante qu’il occupa dans l’Église et le zèle qui le dévorait : « Seigneur, tu as voulu que saint Bernard, rempli d’amour pour ton Église, soit dans ta maison la lampe qui brûle et qui éclaire; accorde-nous, par son intercession, la même ferveur de l’esprit, afin de vivre comme des fils de la lumière. »

Saint Bernard a non seulement vécu intensément, il a aussi beaucoup écrit. Ce fin lettré a une plume alerte qui suit le mouvement de son cœur aimanté au Christ et à Marie, sa Dame qu’il aime beaucoup. Vrai chercheur de Dieu, il se livre à une connaissance amoureuse de Dieu, qu’il traduit dans une prose superbe. Le traité de l’amour de Dieu et ses quatre-vingt-six Sermons sur le Cantique des cantiques, chant nuptial où il décrit l’union mystique de l’âme-épouse avec le Verbe-époux, demeurent des œuvres d’une grande beauté littéraire et d’une profondeur spirituelle où transparaît son désir de Dieu.

« Il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume des Cieux » (Mt 19, 23-30)

« Il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume des Cieux » (Mt 19, 23-30)

Alléluia. Alléluia.
Jésus Christ s’est fait pauvre, lui qui était riche,
pour que vous deveniez riches par sa pauvreté.
Alléluia. (cf. 2 Co 8, 9)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Amen, je vous le dis :
un riche entrera difficilement dans le royaume des Cieux.
Je vous le répète :
il est plus facile à un chameau
de passer par un trou d’aiguille
qu’à un riche d’entrer dans le royaume des Cieux. »
Entendant ces paroles,
les disciples furent profondément déconcertés,
et ils disaient :
« Qui donc peut être sauvé ? »
Jésus posa sur eux son regard et dit :
« Pour les hommes, c’est impossible,
mais pour Dieu tout est possible. »
Alors Pierre prit la parole et dit à Jésus :
« Voici que nous avons tout quitté pour te suivre :
quelle sera donc notre part ? »
Jésus leur déclara :
« Amen, je vous le dis :
lors du renouvellement du monde,
lorsque le Fils de l’homme siégera sur son trône de gloire,
vous qui m’avez suivi,
vous siégerez vous aussi sur douze trônes
pour juger les douze tribus d’Israël.
Et celui qui aura quitté, à cause de mon nom,
des maisons, des frères, des sœurs,
un père, une mère, des enfants,
ou une terre,
recevra le centuple,
et il aura en héritage la vie éternelle.
Beaucoup de premiers seront derniers,
beaucoup de derniers seront premiers. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

 

Cette scène fait suite à la proposition avortée qui a été faite au Jeune homme riche. Le propos que Jésus adresse à ses disciples est donc serein, objectif, de l’ordre du constat, sans jugement. La richesse y apparaît comme un bon moyen pour empêcher quelqu’un d’avancer vers la vie, son devenir… La richesse nous ralentit, nous alourdit avec les biens, nous fait perdre tout dynamisme pour avancer. La pauvreté a contrario, le fait de quitter, de ne pas posséder, apparaît comme ce qui nous donne de pouvoir avancer. Elle nous permet d’aller vers ce que nous désirons… Ignace disait qu’il fallait aimer la pauvreté « comme une mère ».

Nous ne pouvons, chacun, que mesurer comment notre goût de la richesse, la sécurité qu’elle donne, le confort d’être dans un monde repérable, notre attachement à tout cela pèse sur notre liberté et rend difficile notre devenir. Jésus dira même que l’évolution paraît impossible… « Pour les hommes, c'est impossible, mais pour Dieu tout est possible. »

Alors pouvons-nous peut-être considérer autrement ce qui nous arrive, ce qui nous arrache à nos biens, à nos habitudes. Ces pertes que la vie nous impose et qui sont douloureuses, nous apparaissent parfois injustes, sont peut-être ce qui nous donne de devenir véritablement. Aujourd’hui, il nous est, peut-être, proposé d’envisager avec bienveillance le fait de perdre. Cela dénude notre cœur, nous rend capable de devenir pour aller vers le Royaume.

« Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux » (Mt 19, 16-22)

Évangile

« Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux » (Mt 19, 16-22)

Alléluia. Alléluia.
Heureux les pauvres de cœur,
car le royaume des Cieux est à eux !
Alléluia. (Mt 5, 3)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
voici que quelqu’un s’approcha de Jésus et lui dit :
« Maître, que dois-je faire de bon
pour avoir la vie éternelle ? »
Jésus lui dit :
« Pourquoi m’interroges-tu sur ce qui est bon ?
Celui qui est bon, c’est Dieu, et lui seul !
Si tu veux entrer dans la vie,
observe les commandements. »
Il lui dit :
« Lesquels ? »
Jésus reprit :
« Tu ne commettras pas de meurtre.
Tu ne commettras pas d’adultère.
Tu ne commettras pas de vol.
Tu ne porteras pas de faux témoignage.
Honore ton père et ta mère.

Et aussi :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
Le jeune homme lui dit :
« Tout cela, je l’ai observé :
que me manque-t-il encore ?
Jésus lui répondit :
« Si tu veux être parfait,
va, vends ce que tu possèdes,
donne-le aux pauvres,
et tu auras un trésor dans les cieux.
Puis viens, suis-moi. »

À ces mots, le jeune homme s’en alla tout triste,
car il avait de grands biens.

– Acclamons la Parole de Dieu.

Saint Jean Eudes

Saint Jean Eudes

Jean Eudes est né le 14 novembre 1601 à Ri, près d’Argentan. Ses parents qui, pour obtenir un enfant, avaient invoqué la Vierge Marie, le lui consacrèrent dès avant sa naissance. Il passa son enfance à la campagne puis, à quatorze ans, il fut confié aux Jésuites de Caen. Adolescent, il manifestait une ténacité qui lui servira toujours, et il témoignait aussi d’une compréhension profonde de l’Evangile. Il fréquenta la Faculté de théologie de Caen (1621-1623) où il connut l’Oratoire, institut récemment fondé à Paris par Pierre de Bérulle. Jean Eudes, admis à l’Oratoire de Paris (25 mars 1623), poursuivit ses études dans les maisons de Marines et d’Aubervilliers. Il fut ordonné prêtre le 20 décembre 1625, après avoir été initié par Bérulle lui-même au mystère du Christ et de son Sacerdoce.

Les deux années suivantes furent un repos forcé, imposé par une grande fatigue. Jean Eudes fit de ce repos une longue retraite où il approfondit sa connaissance des Ecritures, des Pères et des spirituels. Il comprit de mieux en mieux que le Christ est notre Chef, que nous sommes ses membres et que nous devons vivre de sa vie. Il sera à la fois rénovateur et novateur. Rénovateur de la vie chrétienne, novateur par ses initiatives concrètes.

En 1627, son père lui écrivit que la peste ravageait la région d’Argentan où beaucoup mouraient seuls, sans sacrements. Il partit pour ce premier ministère, puis il rejoignit l’Oratoire de Caen. Dès lors, il se consacra aux missions intérieures. Durant cinquante ans, il prêcha, rappelant inlassablement la sainteté de la vie chrétienne : « Etre chrétien et être saint, c’est la même chose, c’est faire profession de Jésus-Christ. » Il insistait sur le baptême, point de départ et source de cette vie, dont recommandait de renouveler fréquemment les promesses.

Parce que Jean Eudes rencontrait souvent des prêtres médiocres ou ignorants, peu préparés à leur ministère, il se sentit appelé à préparer de meilleurs prêtres. Il rencontrait, chez ses supérieurs oratoriens un refus persistant. Il priait, réfléchissait, consultait mais attendait. Finalement, et non sans déchirement intérieur, il quitta l’Oratoire, et le 25 mars 1643, avec quelques prêtres, il fonda une nouvelle communauté, la Congrégation de Jésus et Marie, dite aujourd’hui des Eudistes, qui ouvrit le séminaire de Caen. Désormais Jean Eudes travailla sur plusieurs fronts : les Missions, qu’il ne laissa jamais, et le séminaire. Cette seconde œuvre lui apparaissait primordiale, et si au cours d’une Mission il apprenait qu’il y avait besoin au séminaire, on devait, disait-il, « y courir comme au feu. »

Devenu supérieur d’une congrégation sacerdotale qu’il mit à la disposition des évêques, il fut sollicité pour fonder des séminaires en Normandie et en Bretagne. De 1643 à sa mort, il vécut un temps d’intense action pour le service de l’Eglise. Ce fut aussi des années d’épreuves. De la part de plusieurs personnes, d’anciens amis et de jansénistes, Jean Eudes rencontra toutes sortes d’oppositions. Raillé, vilipendé et calomnié, ce fut un homme à abattre. « La divine Miséricorde, écrit-il dans son Journal, m’a fait passer par un grand nombre de tribulations : c’est une des plus grandes faveurs qu’elle m’a faites. »

En 1648, Jean Eudes fit célébrer, à Autun, la première fête liturgique du Cœur de Marie. Un peu plus tard, en 1672, les communautés eudistes célébrèrent la première fête liturgique du Cœur de Jésus. L’institution de cette fête était l’aboutissement de toute une vie de prière et de service apostolique. Toute sa vie, Jean Eudes avait contemplé l’amour de Dieu. Il l’avait sans cesse découvert dans l’Écriture, médité dans les écrits des spirituels et dans sa prière ; il l’avait reconnu dans la vie, dans son ministère de prêtre.

Saint Jean Eudes mourut à Caen le 19 août 1680 et fut canonisé, le 31 mai 1925, en même temps que Jean-Marie Vianney. Dans le titre de sa canonisation, « Père, docteur et apôtre des cultes liturgiques des Coeurs de Jésus et de Marie », l’Église reconnaît l’engagement missionnaire constant de saint Jean Eudes au service de la vie chrétienne, invitant les baptisés à prendre conscience de l’union qu’ils sont invités à vivre avec le Christ pour ne faire qu’un seul coeur avec Lui et entre eux. Marie est « l’exemplaire » parfait et universel de la vie dans le Christ, elle dont le coeur ne fait qu’un avec celui de son Fils. Saint Jean Eudes demeure ainsi un des grands maîtres de l’École Française de Spiritualité au XVIIe siècle.

Aujourd’hui, les Eudistes sont présents dans 19 pays, sur quatre continents et poursuivent leur mission pour servir le Christ et l’Église, à la suite de saint Jean Eudes.

« Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson » (Jn 6, 51-58)

Évangile

« Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson » (Jn 6, 51-58)

Alléluia. Alléluia.
Qui mange ma chair et boit mon sang
demeure en moi, et moi en lui, dit le Seigneur.
Alléluia. (Jn 6, 56)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus disait à la foule :
« Moi, je suis le pain vivant,
qui est descendu du ciel :
si quelqu’un mange de ce pain,
il vivra éternellement.
Le pain que je donnerai, c’est ma chair,
donnée pour la vie du monde. »
Les Juifs se querellaient entre eux :
« Comment celui-là
peut-il nous donner sa chair à manger ? »
Jésus leur dit alors :
« Amen, amen, je vous le dis :
si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme,
et si vous ne buvez pas son sang,
vous n’avez pas la vie en vous.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang
a la vie éternelle ;
et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
En effet, ma chair est la vraie nourriture,
et mon sang est la vraie boisson.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang
demeure en moi,
et moi, je demeure en lui.
De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé,
et que moi je vis par le Père,
de même celui qui me mange,
lui aussi vivra par moi.
Tel est le pain qui est descendu du ciel :
il n’est pas comme celui que les pères ont mangé.
Eux, ils sont morts ;
celui qui mange ce pain vivra éternellement. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

« C’est en raison de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de renvoyer vos femmes. Mais au commencement, il n’en était pas ainsi » (Mt 19, 3-12)

Évangile

« C’est en raison de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de renvoyer vos femmes. Mais au commencement, il n’en était pas ainsi » (Mt 19, 3-12)

Alléluia. Alléluia.
Accueillez la parole de Dieu :
pour ce qu’elle est réellement :
non pas une parole d’hommes,
mais la parole de Dieu.
Alléluia. (cf. 1 Th 2, 13)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
des pharisiens s’approchèrent de Jésus pour le mettre à l’épreuve ;
ils lui demandèrent :
« Est-il permis à un homme de renvoyer sa femme
pour n’importe quel motif ? »
Il répondit :
« N’avez-vous pas lu ceci ?
Dès le commencement, le Créateur les fit homme et femme ?
et dit :
“À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère,
il s’attachera à sa femme,
et tous deux deviendront une seule chair.”

Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair.
Donc, ce que Dieu a uni,
que l’homme ne le sépare pas ! »
Les pharisiens lui répliquent :
« Pourquoi donc Moïse a-t-il prescrit
la remise d’un acte de divorce avant la répudiation ? »
Jésus leur répond :
« C’est en raison de la dureté de votre cœur
que Moïse vous a permis de renvoyer vos femmes.
Mais au commencement, il n’en était pas ainsi.
Or je vous le dis :
si quelqu’un renvoie sa femme
– sauf en cas d’union illégitime –
et qu’il en épouse une autre,
il est adultère. »
Ses disciples lui disent :
« Si telle est la situation de l’homme
par rapport à sa femme,
mieux vaut ne pas se marier. »
Il leur répondit :
« Tous ne comprennent pas cette parole,
mais seulement ceux à qui cela est donné.
Il y a des gens qui ne se marient pas
car, de naissance, ils en sont incapables ;
il y en a qui ne peuvent pas se marier
car ils ont été mutilés par les hommes ;
il y en a qui ont choisi de ne pas se marier
à cause du royaume des Cieux.
Celui qui peut comprendre, qu’il comprenne ! »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Entrer dans une relation d’alliance choisie, que ce soit avec un conjoint ou que ce soit dans un autre cadre d’alliance, est toujours une aventure. Dieu lui-même est entré dans ce mouvement, ce détachement en créant, en s’alliant aux êtres vivants et particulièrement en faisant alliance avec nous, les êtres humains.

Debout, à la droite du Seigneur, se tient la reine, toute parée d’or. (cf. Ps 44, 10b)

Psaume 44 (45), 11-12a, 12b-13, 14-15a, 15b-16

R/ Debout, à la droite du Seigneur,
se tient la reine, toute parée d’or.
(cf. Ps 44, 10b)

Écoute, ma fille, regarde et tends l’oreille ;
oublie ton peuple et la maison de ton père :
le roi sera séduit par ta beauté.

Il est ton Seigneur : prosterne-toi devant lui.
Alors, les plus riches du peuple,
chargés de présents, quêteront ton sourire.

Fille de roi, elle est là, dans sa gloire,
vêtue d’étoffes d’or ;
on la conduit, toute parée, vers le roi.

Des jeunes filles, ses compagnes, lui font cortège ;
on les conduit parmi les chants de fête :
elles entrent au palais du roi.

S. Maximilien Kolbe, prêtre et martyr

 Qui est saint Maximilien KOLBE ?

Le Père Maximilien Kolbe est né à Zdunska Wola, près de Lodz en Pologne, en janvier 1894.

• Entré en 1907 au séminaire des Franciscains Conventuels, il fut envoyé à Rome pour y poursuivre ses études ecclésiastiques.

• Alors qu’il était encore étudiant, il fonda avec quelques frères la MISSION DE L’IMMACULÉE en vue de sanctifier le monde entier avec l’aide de la Vierge Immaculée.

• Ordonné prêtre en 1918 et revenu en Pologne, il commença son apostolat à l’aide d’une revue, ‘ Le Chevalier de l’Immaculée ‘.

• En 1927, il fonda un ‘ Couvent-Maison d’édition ‘ confié à Marie : Niepokalanów (Cité de l’Immaculée), centre de vie religieuse et de diverses formes d’apostolat, où plusieurs centaines de religieux vivaient dans une pauvreté de vie vraiment franciscaine, mais travaillaient sur les machines les plus perfectionnées.

• Désireux de communiquer l’amour de l’Immaculée à tous, il partit pour le Japon, où il fonda une institution semblable (Mugenzai no Sono).

• De retour en Pologne, en 1936, il fut emprisonné pour la première fois en 1939 par les allemands.
Arrêté définitivement le 17 février 1941, il fut enfermé dans le camp d’Auschwitz. Il y vécut parmi les privations et les persécutions, illuminant de foi, d’espérance et de charité ce lieu de mort et de haine, jusqu’au jour où il s’offrit pour mourir dans le bunker de la faim à la place d’un père de famille.
Après avoir soutenu tous ses compagnons, il fut tué par une injection de phénol le 14 août 1941. Son corps fut brûlé au four crématoire le lendemain, fête de l’Assomption.

• Paul VI l’a déclaré ‘ bienheureux ‘ le 17 octobre 1971.

• Jean-Paul II l’a déclaré ‘ saint ‘, comme martyr, le 10 octobre 1982.

Ce même pape a présenté plusieurs fois saint Maximilien comme protecteur de ce siècle difficile, parce que toute sa vie fut marquée par un profond esprit missionnaire. En effet, le Mouvement qu’il a fondé (la Mission de l’Immaculée) n’a d’autre but que de ‘ rendre au Christ le monde entier par l’Immaculée ‘, et toute son œuvre éditoriale et journalistique ne visait qu’à permettre au plus grand nombre possible de personnes de redécouvrir leur mission de baptisés dans le monde.

Jean-Paul II l’a aussi voulu comme exemple pour notre société à cause du témoignage héroïque de sérénité et d’amour qu’il a vécu aux heures les plus sombres de la barbarie destructrice.

 Seul l’amour est une force de création ‘, disait saint Maximilien à ses compagnons de malheur, les invitant par là à faire face à la haine avec la force de l’amour.

Jésus n’avait-il pas dit : ‘ Il n’ y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l’on aime ‘ ?

Mt 18,1-5.10.12-14

Texte de l’Évangile (Mt 18,1-5.10.12-14):

Les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent: «Qui donc est le plus grand dans le Royaume des cieux?».

Alors Jésus appela un petit enfant; il le plaça au milieu d’eux, et il déclara: «Amen, je vous le dis: si vous ne changez pas pour devenir comme les petits enfants, vous n’entrerez point dans le Royaume des cieux. Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, c’est celui-là qui est le plus grand dans le Royaume des cieux. Et celui qui accueillera un enfant comme celui-ci en mon nom, c’est moi qu’il accueille.

Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car, je vous le dis, leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux.

Que pensez-vous de ceci? Si un homme possède cent brebis et que l’une d’entre elles s’égare, ne laissera-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans la montagne pour partir à la recherche de la brebis égarée? Et, s’il parvient à la retrouver, amen, je vous le dis: il se réjouit pour elle plus que pour les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées. Ainsi, votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu’un seul de ces petits soit perdu».

Par ces paroles, nous pouvons comprendre que telle est notre responsabilité de "devenir petit". Il ne s'agit pas d'être de nature petite ou simple, limité ou non dans ses capacités, mais plutôt de renoncer à la grandeur acquise pour rester au niveau des humbles et des simples. L'important pour chacun de nous est de chercher à ressembler aux petits que Jésus lui-même nous présente.

 

Sainte Jeanne-Françoise de Chantal

Sainte Jeanne-Françoise
de Chantal
Fondatrice d’Ordre
(1572-1641)

Jeanne-Françoise Fremiot de Chantal, née à Dijon, réunit en elle toutes les distinctions, celle de la naissance, celle de l’esprit, celle surtout de la sainteté. Admirable en tout, dès son bas âge elle brilla surtout par un zèle ardent pour la foi catholique.

A cinq ans, on la vit reprendre avec force un hérétique qui parlait contre la présence réelle: « Monsieur, lui dit-elle, vous ne croyez pas que Jésus-Christ soit dans l’Eucharistie; cependant Il a dit qu’Il y était, vous croyez donc qu’Il n’a pas dit la vérité? » Le protestant, ne sachant que répondre, voulut fermer la bouche de l’enfant en lui offrant des dragées, mais elle les jeta au feu avec mépris, en disant: « Voilà, monsieur, comment les hérétiques brûleront en enfer pour n’avoir pas cru aux paroles de Jésus-Christ! »

Âgée de vingt ans, elle fut donnée en mariage à un époux digne d’elle, le baron de Chantal. Dieu donna de nombreux et charmants enfants à ces époux modèles; rien ne manquait à leur bonheur, quand une catastrophe épouvantable vint le briser: le baron fut blessé à la chasse, par accident, de la main d’un de ses amis, et mourut pieusement quelques jours après. Jeanne avait vingt-huit ans; elle reçut le coup terrible sans faiblir et fit à Dieu, à l’instant même, le voeu de chasteté parfaite, se traça un plan de vie austère, se vêtit sans luxe, porta le cilice et se donna tout entière à sa sanctification et à l’éducation de ses enfants.

Dieu lui fit bientôt rencontrer saint François de Sales, à Dijon même; dès lors elle se mit sous sa direction, et sa vie s’éleva rapidement à une perfection supérieure: « J’ai trouvé à Dijon, pouvait dire le Saint, la femme forte, en Mme de Chantal. »

Après avoir montré au monde le modèle de la mère chrétienne, Dieu va faire éclater en l’illustre Sainte le modèle sublime de la perfection religieuse. Elle devint fondatrice de l’Ordre de la Visitation. La séparation fut pour elle un sacrifice sublime; il lui fallut résister aux cris et aux larmes et passer par-dessus le corps de son fils aîné, qui s’était couché sur le seuil de la porte, criant: « Maman, ne me quittez pas! » Une telle âme devait franchir à grands coups d’ailes les sommets de la plus haute sainteté.

Elle en vint à faire le voeu de choisir toujours ce qui lui paraîtrait le plus parfait. L’amour de Dieu possédait son âme au point qu’elle n’en pouvait supporter l’ardeur. « Ah! disait-elle, si le monde connaissait la douceur d’aimer Dieu, il mourrait d’amour! » Saint Vincent de Paul vit son âme monter au Ciel sous la forme d’un globe de feu et rejoindre l’âme de saint François de Sales, brillante du même éclat.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950

Sainte Claire d’Assise

Sainte Claire d’Assise

fondatrice des Clarisses (✝ 1253)

 

Il n’est pas possible de séparer l’histoire de sainte Claire de celle de saint François d’Assise. Née à Assise, elle a 11 à 12 ans de moins que lui. Elle est de famille noble et lui fils de marchand. Au moment de la ‘commune’ d’Assise vers 1200, soulèvement violent contre le pouvoir féodal, auquel participe saint François, les parents de Claire quittent la ville par sécurité et se réfugient à Pérouse, la ville rivale. Ils ne reviendront à Assise que 5 à 6 ans plus tard. Claire ne commence à connaître saint François que vers 1210, quand celui-ci, déjà converti à la vie évangélique, se met à prêcher dans Assise. Elle est séduite par lui et par cette vie pauvre toute donnée au Christ. Elle cherche donc à rencontrer François par l’intermédiaire de son cousin Rufin qui fait partie du groupe des frères. Ensemble, ils mettent au point son changement de vie. Le soir des Rameaux 1212, elle quitte la demeure paternelle et rejoint saint François à la Portioncule. Elle a 18 ans et se consacre à Dieu pour toujours. L’opposition de sa famille n’y pourra rien. Rapidement d’autres jeunes filles se joignent à Claire, dont sa sœur Agnès, sa maman Ortolana et son autre sœur Béatrice. La vie des ‘Pauvres Dames’ prospère rapidement et d’autres monastères doivent être fondés. Le Pape Innocent III leur accorde ‘le privilège de pauvreté’. Mais après la mort de saint François, les papes interviendront pour aménager la vie matérielle des Clarisses et leur permettre une relative sécurité. Claire refuse de toutes ses forces. Elle veut la pauvreté totale et la simplicité franciscaine. En 1252, le pape Innocent IV rend visite aux Sœurs, accepte leur Règle de vie et la bulle d’approbation arrive le 9 août 1253. Claire meurt le 11 août tenant la bulle dans ses mains dans la paix et la joie.
La communauté des clarisses de Cormontreuil (Reims) vous propose de découvrir Claire d’Assise par sa vie en 10 épisodes.

méditation sur les symboles dans la vie et les écrits de sainte Claire d’Assise, vidéo de la WebTV de la CEF.
Le 15 septembre 2010, Benoît XVI a consacré sa catéchèse à Claire d’Assise (1193-1253), une des saintes les plus aimées dans l’Église. Son témoignage « montre ce que l’Église doit aux femmes courageuses et remplies de foi, capables de donner une forte impulsion à sa rénovation ». Puis il a rappelé qu’elle naquit dans une famille aristocratique, qui décida de la marier à un bon parti. Mais à dix huit ans, Claire et son amie Bonne quittèrent leurs foyers et décidèrent de suivre le Christ en entrant dans la communauté de la Portioncule. C’est François qui l’y accueillit, lui tailla les cheveux et la revêtit d’un grossier vêtement de pénitence. Dès lors fut elle une vierge, épouse du Christ, humble et pauvre, totalement consacrée au Seigneur ».
Dès le début de sa vie religieuse, a ensuite rappelé le Pape, « Claire trouva en François un maître avec ses enseignements, et plus encore un ami fraternel. Cette amitié fut considérable car, lorsque deux âmes pures brûlent ensemble du même amour de Dieu, elles trouvent dans l’amitié un encouragement à la perfection. L’amitié est l’un des sentiments les plus nobles et élevés que la grâce divine purifie et transfigure ». L’évêque Jacques de Vitry, qui connut les débuts du mouvement franciscain, a rapporté que la pauvreté radicale, liée à la confiance absolue en la Providence, était caractéristique de sa spiritualité, et que Claire y était très sensible. C’est pourquoi elle obtint du Pape « le Privilegium Paupertatis, confirmant que Claire et ses compagnes du couvent de San Damiano ne pourraient jamais posséder de biens fonciers. « Ce fut une exception totale au droit canonique de l’époque, accordée par les autorités ecclésiastiques devant les fruits de sainteté évangélique produits par le mode de vie de la sainte et de ses sœurs ».
Ce point, a-t-il ajouté, « montre combien au Moyen Âge le rôle de la femme était important. D’ailleurs, Claire fut la première femme de l’histoire de l’Église à rédiger une règle qui fut soumise à l’approbation papale, par laquelle elle voulut que le charisme de saint François fut conservé dans toutes les communautés féminines s’inspirant de leur exemple ». A San Damiano, elle « pratiqua les vertus héroïques qui devraient distinguer tous les chrétiens, l’humilité, la piété, la pénitence et la charité. Sa réputation de sainteté et les prodiges opérés grâce à elle conduisirent Alexandre IV à canoniser Claire en 1255, à peine deux ans après sa mort ». Ses filles spirituelles, les clarisses, poursuivent dans la prière une œuvre inappréciable au sein de l’Église.
(source: VIS 20100915 430)
Pie XII, Lettre Apostolique (en forme brève) proclamant Ste Claire Patronne Céleste de la Télévision (21 août 1958)
Sainte Claire est présente sur les vitraux de plusieurs églises du diocèse d’Autun.
Mémoire de sainte Claire, vierge. Première plante des pauvres Dames de l’Ordre des Mineurs, elle suivit saint François d’Assise et mena au couvent de Saint-Damien une vie très austère, mais riche d’œuvres de charité et de piété. Aimant par-dessus tout la pauvreté, elle n’accepta jamais de s’en écarter, pas même dans l’extrême indigence ou dans la maladie. Elle mourut à Assise en 1253.

 

Martyrologe romain

Ce que tu tiens, tiens-le. Ce que tu fais, fais-le et ne le lâche pas. Mais d’une course rapide, d’un pas léger, sans entraves aux pieds, pour que tes pas ne ramassent pas la poussière, sûre, joyeuse et alerte, marche prudemment sur le chemin de la béatitude.

Sainte Claire à sainte Agnès de Prague

Sainte Claire d’Assise

Sainte Claire d’Assise
Vierge et Fondatrice d’Ordre
(1194-1253)

Sainte Claire naquit à Assise, en Italie. Dès son enfance, on put admirer en elle un vif attrait pour la retraite, l’oraison, le mépris du monde, l’amour des pauvres et de la souffrance; sous ses habits précieux, elle portait un cilice.

A l’âge de seize ans, fortement émue de la vie si sainte de François d’Assise, elle va lui confier son désir de se donner toute à Dieu. Le Saint la pénètre des flammes du divin amour, accepte de diriger sa vie, mais il exige des actes: Claire devra, revêtue d’un sac, parcourir la ville en mendiant son pain de porte en porte. Elle accomplit de grand coeur cet acte humiliant, et, peu de jours après, quitte les livrées du siècle, reçoit de François une rude tunique avec une corde pour lui ceindre les reins, et un voile grossier sur sa tête dépouillée de ses beaux cheveux.

Elle triomphe de la résistance de sa famille. Quelques jours après, sa soeur Agnès la supplie de l’agréer en sa compagnie, ce que Claire accepte avec joie, en rendant grâce au Ciel. « Morte ou vive, qu’on me ramène Agnès! » s’écria le père, furieux à cette nouvelle; mais Dieu fut le plus fort, et Agnès meurtrie, épuisée, put demeurer avec sa soeur. Leur mère, après la mort de son mari, et une de leurs soeurs, vinrent les rejoindre.

La communauté fut bientôt nombreuse et florissante; on y vit pratiquer, sous la direction de sainte Claire, devenue, quoique jeune, une parfaite maîtresse de vie spirituelle, une pauvreté admirable, un détachement absolu, une obéissance sublime: l’amour de Dieu était l’âme de toutes ses vertus.

Claire dépassait toutes ses soeurs par sa mortification; sa tunique était la plus rude, son cilice le plus terrible à la chair; des herbes sèches assaisonnées de cendre formaient sa nourriture; pendant le Carême, elle ne prenait que du pain et de l’eau, trois fois la semaine seulement. Longtemps elle coucha sur la terre nue, ayant un morceau de bois pour oreiller.

Claire, supérieure, se regardait comme la dernière du couvent, éveillait ses soeurs, sonnait matines, allumait les lampes, balayait le monastère. Elle voulait qu’on vécût dans le couvent au jour le jour, sans fonds de terre, sans pensions et dans une clôture perpétuelle.

Claire est célèbre par l’expulsion des Sarrasins, qui, après avoir pillé la ville, voulaient piller le couvent. Elle pria Dieu, et une voix du Ciel cria: « Je vous ai gardées et Je vous garderai toujours. » Claire, malade, se fit transporter à la porte du monastère, et, le ciboire en main, mit en fuite les ennemis. Sa mort arriva le 12 août 1253.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950

Saint Laurent, Diacre et martyr

Saint Laurent, Diacre et martyr
Date : 10/08
Epoque : IIIème s.
Pays : Rome, Italie

Saint Laurent est certainement le plus célèbre des martyrs de Rome du IIIe siècle.Trésorier de l’Église, il est sommé d’en livrer les biens et les archives dont il a la garde. Négociant un délai de trois jours pour les rassembler, il regroupe les pauvres de Rome et les amène avec lui devant le tribunal, déclarant : « Voilà les vrais trésors de l’Église : ils ne diminuent jamais et augmentent toujours ». Il est alors brûlé vif sur un lit de fer en forme de grill.

Tout devait frapper la mémoire des chrétiens de Rome en Laurent, martyr admirable. Même si l’imaginaire a brodé sur le récit transmis de sa « passion », son héroïsme est un sommet des Actes de l’Église primitive. On a souvent comparé Laurent à un autre Diacre, lui aussi de stature exceptionnelle : Étienne de Jérusalem. L’inscription que le Pape Damase fit graver sur le tombeau de Laurent est très fidèle à la réalité : « Coups, bourreaux, flammes, tourments et chaînes, seule la foi de Laurent a pu les vaincre ». C’était le 10 août 258.

Réalité et légende ont nourri un culte insigne en l’honneur de saint Laurent. Dès l’époque de Constantin, au début IVe siècle, on édifie sa basilique « hors-les-murs » de Rome. Au IVe siècle, la fête de Laurent à Rome avait le même rang que celle des Apôtres Pierre et Paul. Au XVIe siècle en Espagne, le roi Philippe II, pour célébrer ses victoires, fait édifier l’immense palais de l’Escorial en forme de gril ! La Liturgie de la Messe de Laurent met en relief le ministère du Diacre, servant à la fois le Christ, l’autel et les pauvres.
On fête également un saint Laurent italien qui fut prédicateur itinérant au XVIe siècle ; il est célébré le 21 juillet.

Le prénom Laurent vient du latin « laurier » (laurus).

Saint Laurent, Diacre et martyr

 

Saint Laurent, Diacre et martyr
Date : 10/08
Epoque : IIIème s.
Pays : Rome, Italie

Saint Laurent est certainement le plus célèbre des martyrs de Rome du IIIe siècle.Trésorier de l’Église, il est sommé d’en livrer les biens et les archives dont il a la garde. Négociant un délai de trois jours pour les rassembler, il regroupe les pauvres de Rome et les amène avec lui devant le tribunal, déclarant : « Voilà les vrais trésors de l’Église : ils ne diminuent jamais et augmentent toujours ». Il est alors brûlé vif sur un lit de fer en forme de grill.

Tout devait frapper la mémoire des chrétiens de Rome en Laurent, martyr admirable. Même si l’imaginaire a brodé sur le récit transmis de sa « passion », son héroïsme est un sommet des Actes de l’Église primitive. On a souvent comparé Laurent à un autre Diacre, lui aussi de stature exceptionnelle : Étienne de Jérusalem. L’inscription que le Pape Damase fit graver sur le tombeau de Laurent est très fidèle à la réalité : « Coups, bourreaux, flammes, tourments et chaînes, seule la foi de Laurent a pu les vaincre ». C’était le 10 août 258.

Réalité et légende ont nourri un culte insigne en l’honneur de saint Laurent. Dès l’époque de Constantin, au début IVe siècle, on édifie sa basilique « hors-les-murs » de Rome. Au IVe siècle, la fête de Laurent à Rome avait le même rang que celle des Apôtres Pierre et Paul. Au XVIe siècle en Espagne, le roi Philippe II, pour célébrer ses victoires, fait édifier l’immense palais de l’Escorial en forme de gril ! La Liturgie de la Messe de Laurent met en relief le ministère du Diacre, servant à la fois le Christ, l’autel et les pauvres.
On fête également un saint Laurent italien qui fut prédicateur itinérant au XVIe siècle ; il est célébré le 21 juillet.

Le prénom Laurent vient du latin « laurier » (laurus).

Ps 33 Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur !

Psaume

(Ps 33 (34), 2-3, 4-5, 6-7, 8-9)

R/ Goûtez et voyez
comme est bon le Seigneur !
(Ps 33, 9a)

Je bénirai le Seigneur en tout temps,
sa louange sans cesse à mes lèvres.
Je me glorifierai dans le Seigneur :
que les pauvres m’entendent et soient en fête !

Magnifiez avec moi le Seigneur,
exaltons tous ensemble son nom.
Je cherche le Seigneur, il me répond :
de toutes mes frayeurs, il me délivre.

Qui regarde vers lui resplendira,
sans ombre ni trouble au visage.
Un pauvre crie ; le Seigneur entend :
il le sauve de toutes ses angoisses.

L’ange du Seigneur campe alentour
pour libérer ceux qui le craignent.
Goûtez et voyez : le Seigneur est bon !
Heureux qui trouve en lui son refuge !

Ste Thérèse-Bénédicte de la Croix

Thérèse-Bénédicte de la Croix (1891-1942)

« Dieu est la vérité.
Qui cherche la vérité, cherche Dieu,
qu’il en soit conscient ou non. » Lettre d’Edith Stein à soeur Adelgundis Jaegerschmid, le 23 mars 1938.

Philosophe et carmélite, Edith Stein vient au monde dans une famille juive le 12 octobre 1891 à Breslau en Prusse. Malgré une éducation marquée par le judaïsme, elle s’éloigne résolument à l’âge de l’adolescence de toute croyance religieuse en même temps qu’elle quitte librement l’école pour un temps. Sa vive intelligence l’engage à rechercher la vérité avec les moyens nécessaires : elle reprend donc le lycée et et va s’inscrire à l’université pour suivre les cours qui l’intéressent en psychologie et philosophie.

stein1 Edith est l’une des rares femmes de son époque à fréquenter l’université ; elle sera la 1re femme docteur en philosophie avec sa thèse sur « l’Einfühlung » (empathie). Edith devient élève puis assistante d’Edmund Husserl, dont les travaux en phénoménologie rendent la jeune femme attentive au phénomène religieux.

La question de la foi en Dieu s’impose progressivement à elle quand elle voit une femme prier seule dans une église ou quand une amie veuve traverse le deuil en puisant sa force dans sa foi. En 1921, la lecture de l’autobiographie de Thérèse d’Avila la décide à demander le baptême dans l’Église catholique. Unissant ses compétences philosophiques à la lumière que lui donne la foi, Edith Stein se consacre pendant une dizaine d’années à l’enseignement au couvent des dominicaines de Spire. Son principal souci est de mettre en valeur une vision chrétienne de la personne humaine.

Pleinement lucide sur la signification de la montée du nazisme et interdite d’enseignement en raison de son origine juive, elle entre au Carmel de Cologne en 1933 et y prend le nom de Thérèse Bénédicte de la Croix. Nouvelle rupture avec sa famille et surtout avec sa mère qui ne comprend pas son choix. Mais Edith poursuit son combat contre le mal qui se déchaîne dans le monde à un niveau de radicale profondeur : avec le Christ, sous le signe de la Croix. Elle décide de se tenir devant Dieu afin d’intercéder pour tous.

Elle cherche à quitter l’Allemagne et part pour le Carmel d’Echt en Hollande en 1938. Suite à une dénonciation des exactions nazies par les évêques hollandais, le pouvoir national-socialiste décide de déporter tous les chrétiens d’origine juive. Le 9 août 1942, Edith Stein meurt dans les chambres à gaz d’Auschwitz, à la fois victime de la Shoah et témoin du Christ.

Elle sera canonisée par le pape Jean-Paul II le 11 octobre 1998 et proclamée co-patronne de l’Europe en 1999.

Thérèse-Bénédicte de la Croix Edith Stein (1891-1942)

Thérèse-Bénédicte de la Croix Edith Stein (1891-1942)
Carmélite déchaussée, martyr

 

« Inclinons-nous profondément devant ce témoignage de vie et de mort livré par Edith Stein, cette remarquable fille d’Israël, qui fut en même temps fille du Carmel et soeur Thérèse-Bénédicte de la Croix, une personnalité qui réunit pathétiquement, au cours de sa vie si riche, les drames de notre siècle. Elle est la synthèse d’une histoire affligée de blessures profondes et encore douloureuses, pour la guérison desquelles s’engagent, aujoud’hui encore, des hommes et des femmes conscients de leurs responsabilités; elle est en même temps la synthèse de la pleine vérité sur les hommes, par son coeur qui resta si longtemps inquiet et insatisfait, « jusqu’à ce qu’enfin il trouvât le repos dans le Seigneur » « .

Ces paroles furent prononcées par le Pape Jean-Paul II à l’occasion de la béatification d’Édith Stein à Cologne, le 1 mai 1987.

Qui fut cette femme?

Quand, le 12 octobre 1891, Édith Stein naquit à Wroclaw (à l’époque Breslau), la dernière de 11 enfants, sa famille fêtait le Yom Kippour, la plus grande fête juive, le jour de l’expiation. « Plus que toute autre chose cela a contribué à rendre particulièrement chère à la mère sa plus jeune fille ». Cette date de naissance fut pour la carmélite presque une prédiction.

Son père, commerçant en bois, mourut quand Édith n’avait pas encore trois ans. Sa mère, femme très religieuse, active et volontaire, personne vraiment admirable, restée seule, devait vaquer aux soins de sa famille et diriger sa grande entreprise; cependant elle ne réussit pas à maintenir chez ses enfants une foi vivante. Édith perdit la foi en Dieu: « En pleine conscience et dans un choix libre je cessai de prier ».

Elle obtint brillamment son diplôme de fin d’études secondaires en 1911 et commença des cours d’allemand et d’histoire à l’Université de Wroclaw, plus pour assurer sa subsistance à l’avenir que par passion. La philosophie était en réalité son véritable intérêt. Elle s’intéressait également beaucoup aux questions concernant les femmes. Elle entra dans l’organisation « Association Prussienne pour le Droit des Femmes au Vote ». Plus tard elle écrira: « Jeune étudiante, je fus une féministe radicale. Puis cette question perdit tout intérêt pour moi. Maintenant je suis à la recherche de solutions purement objectives ».

En 1913, l’étudiante Édith Stein se rendit à Gôttingen pour fréquenter les cours de Edmund Husserl à l’université; elle devint son disciple et son assistante et elle passa aussi avec lui sa thèse. À l’époque Edmund Husserl fascinait le public avec son nouveau concept de vérité: le monde perçu existait non seulement à la manière kantienne de la perception subjective. Ses disciples comprenaient sa philosophie comme un retour vers le concret. « Retour à l’objectivisme ». La phénoménologie conduisit plusieurs de ses étudiants et étudiantes à la foi chrétienne, sans qu’il en ait eu l’intention. À Gôttingen, Édith Stein rencontra aussi le philosophe Max Scheler. Cette rencontre attira son attention sur le catholicisme. Cependant elle n’oublia pas l’étude qui devait lui procurer du pain dans l’avenir. En janvier 1915, elle réussit avec distinction son examen d’État. Elle ne commença pas cependant sa période de formation professionnelle.

Alors qu’éclatait la première guerre mondiale, elle écrivit: « Maintenant je n’ai plus de vie propre ». Elle fréquenta un cours d’infirmière et travailla dans un hôpital militaire autrichien. Pour elle ce furent des temps difficiles. Elle soigna les malades du service des maladies infectieuses, travailla en salle opératoire, vit mourir des hommes dans la fleur de l’âge. À la fermeture de l’hôpital militaire en 1916, elle suivit Husserl à Fribourg-en-Brisgau, elle y obtint en 1917 sa thèse « summa cum laudae » dont le titre était: « Sur le problème de l’empathie ».

Il arriva qu’un jour elle put observer comment une femme du peuple, avec son panier à provisions, entra dans la cathédrale de Francfort et s’arrêta pour une brève prière. « Ce fut pour moi quelque chose de complètement nouveau. Dans les synagogues et les églises protestantes que j’ai fréquentées, les croyants se rendent à des offices. En cette circonstance cependant, une personne entre dans une église déserte, comme si elle se rendait à un colloque intime. Je n’ai jamais pu oublier ce qui est arrivé ». Dans les dernières pages de sa thèse elle écrit: « Il y a eu des individus qui, suite à un changement imprévu de leur personnalité, ont cru rencontrer la miséricorde divine ». Comment est-elle arrivée à cette affirmation?

Édith Stein était liée par des liens d’amitié profonde avec l’assistant de Husserl à Gôtingen, Adolph Reinach, et avec son épouse. Adolf Reinach mourut en Flandres en novembre 1917. Édith se rendit à Gôttingen. Le couple Reinach s’était converti à la foi évangélique. Édith avait une certaine réticence à l’idée de rencontrer la jeune veuve. Avec beaucoup d’étonnement elle rencontra une croyante. « Ce fut ma première rencontre avec la croix et avec la force divine qu’elle transmet à ceux qui la portent […] Ce fut le moment pendant lequel mon irréligiosité s’écroula et le Christ resplendit ». Plus tard elle écrivit: « Ce qui n’était pas dans mes plans était dans les plans de Dieu. En moi prit vie la profonde conviction que -vu du côté de Dieu- le hasard n’existe pas; toute ma vie, jusque dans ses moindres détails, est déjà tracée selon les plans de la providence divine et, devant le regard absolument clair de Dieu, elle présente une unité parfaitement accomplie ».

À l’automne 1918, Édith Stein cessa d’être l’assistante d’Edmund Husserl. Ceci parce qu’elle désirait travailler de manière indépendante. Pour la première fois depuis sa conversion, Édith Stein rendit visite à Husserl en 1930. Elle eut avec lui une discussion sur sa nouvelle foi à laquelle elle aurait volontiers voulu qu’il participe. Puis elle écrit de manière surprenante: « Après chaque rencontre qui me fait sentir l’impossibilité de l’influencer directement, s’avive en moi le caractère pressant de mon propre holocauste ».

Édith Stein désirait obtenir l’habilitation à l’enseignement. À l’époque, c’était une chose impossible pour une femme. Husserl se prononça au moment de sa candidature: « Si la carrière universitaire était rendue accessible aux femmes, je pourrais alors la recommander chaleureusement plus que n’importe quelle autre personne pour l’admission à l’examen d’habilitation ». Plus tard on lui interdira l’habilitation à cause de ses origines juives.

Édith Stein retourna à Wroclaw. Elle écrivit des articles sur la psychologie et sur d’autres disciplines humanistes. Elle lit cependant le Nouveau Testament, Kierkegaard et le livre des exercices de saint Ignace de Loyola. Elle s’aperçoit qu’on ne peut seulement lire un tel écrit, il faut le mettre en pratique.

Pendant l’été 1921, elle se rendit pour quelques semaines à Bergzabern (Palatinat), dans la propriété de Madame Hedwig Conrad-Martius, une disciple de Husserl. Cette dame s’était convertie, en même temps que son époux, à la foi évangélique. Un soir, Édith trouva dans la bibliothèque l’autobiographie de Thérèse d’Avila. Elle la lut toute la nuit. « Quand je refermai le livre je me dis: ceci est la vérité ». Considérant rétrospectivement sa propre vie, elle écrira plus tard: « Ma quête de vérité était mon unique prière ».

Le ler janvier 1922, Édith Stein se fit baptiser. C’était le jour de la circoncision de Jésus, de l’accueil de Jésus dans la descendance d’Abraham. Édith Stein était debout devant les fonds baptismaux, vêtue du manteau nuptial blanc de Hedwig Conrad-Martius qui fut sa marraine. « J’avais cessé de pratiquer la religion juive et je me sentis de nouveau juive seulement après mon retour à Dieu ». Maintenant elle sera toujours consciente, non seulement intellectuellement mais aussi concrètement, d’appartenir à la lignée du Christ. À la fête de la Chandeleur, qui est également un jour dont l’origine remonte à l’Ancien Testament, elle reçut la confirmation de l’évêque de Spire dans sa chapelle privée.

Après sa conversion, elle se rendit tout d’abord à Wroclaw. « Maman, je suis catholique ». Les deux se mirent à pleurer. Hedwig Conrad-Martius écrivit: « Je vis deux israélites et aucune ne manque de sincérité » (cf Jn 1, 47).

Immédiatement après sa conversion, Édith aspira au Carmel, mais ses interlocuteurs spirituels, le Vicaire général de Spire et le Père Erich Przywara, S.J., l’empêchèrent de faire ce pas. Jusqu’à pâques 1931 elle assura alors un enseignement en allemand et en histoire au lycée et séminaire pour enseignants du couvent dominicain de la Madeleine de Spire. Sur l’insistance de l’archiabbé Raphaël Walzer du couvent de Beuron, elle entreprend de longs voyages pour donner des conférences, surtout sur des thèmes concernant les femmes. « Pendant la période qui précède immédiatement et aussi pendant longtemps après ma conversion [… ] je croyais que mener une vie religieuse signifiait renoncer à toutes les choses terrestres et vivre seulement dans la pensée de Dieu. Progressivement cependant, je me suis rendue compte que ce monde requiert bien autre chose de nous […]; je crois même que plus on se sent attiré par Dieu et plus on doit « sortir de soi-même », dans le sens de se tourner vers le monde pour lui porter une raison divine de vivre ».

Son programme de travail est énorme. Elle traduit les lettres et le journal de la période pré-catholique de Newman et l’Âœuvre  » Questiones disputatx de veritate  » de Thomas d’Aquin et ce dans une version très libre, par amour du dialogue avec la philosophie moderne. Le Père Erich Przywara S.J. l’encouragea à écrire aussi des oeuvres philosophiques propres. Elle apprit qu’il est possible « de pratiquer la science au service de Dieu [… ] ; c’est seulement pour une telle raison que j’ai pu me décider à commencer une série d’oeuvres scientifiques ». Pour sa vie et pour son travail elle trouve toujours les forces nécessaires au couvent des bénédictins de Beuron où elle se rend pour passer les grandes fêtes de l’année liturgique.

En 1931, elle termina son activité à Spire. Elle tenta de nouveau d’obtenir l’habilitation pour enseigner librement à Wroclaw et à Fribourg. En vain. À partir de ce moment, elle écrivit une oeuvre sur les principaux concepts de Thomas d’Aquin: « Puissance et action ». Plus tard, elle fera de cet essai son ceuvre majeure en l’élaborant sous le titre « Être fini et Être éternel », et ce dans le couvent des Carmélites à Cologne. L’impression de l’Âœuvre ne fut pas possible pendant sa vie.

En 1932, on lui donna une chaire dans une institution catholique, l’Institut de Pédagogie scientifique de Münster, où elle put développer son anthropologie. Ici elle eut la possibilité d’unir science et foi et de porter à la compréhension des autres cette union. Durant toute sa vie, elle ne veut être qu’un « instrument de Dieu ». « Qui vient à moi, je désire le conduire à Lui ».

En 1933, les ténèbres descendent sur l’Allemagne. « J’avais déjà entendu parler des mesures sévères contres les juifs. Mais maintenant je commençai à comprendre soudainement que Dieu avait encore une fois posé lourdement sa main sur son peuple et que le destin de ce peuple était aussi mon destin ». L’article de loi sur la descendance arienne des nazis rendit impossible la continuation de son activité d’enseignante. « Si ici je ne peux continuer, en Allemagne il n’y a plus de possibilité pour moi ». « J’étais devenue une étrangère dans le monde ».

L’archiabbé Walzer de Beuron ne l’empêcha plus d’entrer dans un couvent des Carmélites. Déjà au temps où elle se trouvait à Spire, elle avait fait les veeux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance. En 1933 elle se présenta à la Mère Prieure du monastère des Carmélites de Cologne. « Ce n’est pas l’activité humaine qui peut nous aider, mais seulement la passion du Christ. J’aspire à y participer ».

Encore une fois Édith Stein se rendit à Wroclaw pour prendre congé de sa mère et de sa famille. Le dernier jour qu’elle passa chez elle fut le 12 octobre, le jour de son anniversaire et en même temps celui de la fête juive des Tabernacles. Édith accompagna sa mère à la Synagogue. Pour les deux femmes ce ne fut pas une journée facile. « Pourquoi l’as-tu connu (Jésus Christ)? Je ne veux rien dire contre Lui. Il aura été un homme bon. Mais pourquoi s’est-il fait Dieu? » Sa mère pleure.

Le lendemain matin Édith prend le train pour Cologne. « Je ne pouvais entrer dans une joie profonde. Ce que je laissais derrière moi était trop terrible. Mais j’étais très calme – dans l’intime de la volonté de Dieu ». Par la suite elle écrira chaque semaine une lettre à sa mère. Elle ne recevra pas de réponses. Sa soeur Rose lui enverra des nouvelles de la maison.

Le 14 octobre, Édith Stein entre au monastère des Carmélites de Cologne. En 1934, le 14 avril, ce sera la cérémonie de sa prise d’habit. L’archiabbé de Beuron célébra la messe. À partir de ce moment Édith Stein portera le nom de soeur Thérèse-Bénédicte de la Croix.

En 1938, elle écrivit: « Sous la Croix je compris le destin du peuple de Dieu qui alors (1933) commençait à s’annoncer. Je pensais qu’il comprenait qu’il s’agissait de la Croix du Christ, qu’il devait l’accepter au nom de tous les autres peuples. Il est certain qu’aujourd’hui je comprends davantage ces choses, ce que signifie être épouse du Seigneur sous le signe de la Croix. Cependant il ne sera jamais possible de comprendre tout cela, parce que c’est un mystère ».

Le 21 avril 1935, elle fit des voeux temporaires. Le 14 septembre 1936, au moment du renouvellement des voeux, sa mère meurt à Wroclaw. « Jusqu’au dernier moment ma mère est restée fidèle à sa religion. Mais puisque sa foi et sa grande confiance en Dieu […] furent l’ultime chose qui demeura vivante dans son agonie, j’ai confiance qu’elle a trouvé un juge très clément et que maintenant elle est ma plus fidèle assistante, en sorte que moi aussi je puisse arriver au but ».

Sur l’image de sa profession perpétuelle du 21 avril 1938, elle fit imprimer les paroles de saint Jean de la Croix auquel elle consacrera sa dernière oeuvre: « Désormais ma seule tâche sera l’amour ».

L’entrée d’Édith Stein au couvent du Carmel n’a pas été une fuite. « Qui entre au Carmel n’est pas perdu pour les siens, mais ils sont encore plus proches; il en est ainsi parce que c’est notre tâche de rendre compte à Dieu pour tous ». Surtout elle rend compte à Dieu pour son peuple. « Je dois continuellement penser à la reine Esther qui a été enlevée à son peuple pour en rendre compte devant le roi. Je suis une petite et faible Esther mais le Roi qui m’a appelée est infiniment grand et miséricordieux. C’est là ma grande consolation ». (31-10-1938)

Le 9 novembre 1938, la haine des nazis envers les juifs fut révélée au monde entier. Les synagogues brûlèrent. La terreur se répandit parmi les juifs. La Mère Prieure des Carmélites de Cologne fait tout son possible pour conduire soeur Thérèse-Bénédicte de la Croix à l’étranger. Dans la nuit du 1er janvier 1938, elle traversa la frontière des Pays-Bas et fut emmenée dans le monastère des Carmélites de Echt, en Hollande. C’est dans ce lieu qu’elle écrivit son testament, le 9 juin 1939: « Déjà maintenant j’accepte avec joie, en totale soumission et selon sa très sainte volonté, la mort que Dieu m’a destinée. Je prie le Seigneur qu’Il accepte ma vie et ma mort […] en sorte que le Seigneur en vienne à être reconnu par les siens et que son règne se manifeste dans toute sa grandeur pour le salut de l’Allemagne et la paix dans le monde ».

Déjà au monastère des Carmélites de Cologne on avait permis à Édith Stein de se consacrer à ses oeuvres scientifiques. Entre autres elle écrivit dans ce lieu « De la vie d’une famille juive ». « Je désire simplement raconter ce que j’ai vécu en tant que juive ». Face à « la jeunesse qui aujourd’hui est éduquée depuis l’âge le plus tendre à haïr les juifs […] nous, qui avons été éduqués dans la communauté juive, nous avons le devoir de rendre témoignage ».

En toute hâte, Édith Stein écrira à Echt son essai sur « Jean de la Croix, le Docteur mystique de l’Église, à l’occasion du quatre centième anniversaire de sa naissance, 1542-1942 ». En 1941, elle écrivit à une religieuse avec laquelle elle avait des liens d’amitié: « Une scientia crucis (la science de la croix) peut être apprise seulement si l’on ressent tout le poids de la croix. De cela j’étais convaincue depuis le premier instant et c’est de tout coeur que j’ai dit: Ave Crux, Spes unica (je te salue Croix, notre unique espérance) ». Son essai sur Jean de la Croix porta le sous-titre: « La Science de la Croix ».

Le 2 août 1942, la Gestapo arriva. Édith Stein se trouvait dans la chapelle, avec les autres soeurs. En moins de 5 minutes elle dut se présenter, avec sa soeur Rose qui avait été baptisée dans l’Église catholique et qui travaillait chez les Carmélites de Echt. Les dernières paroles d’Édith Stein que l’on entendit à Echt s’adressèrent à sa soeur: « Viens, nous partons pour notre, peuple ».

Avec de nombreux autres juifs convertis au christianisme, les deux femmes furent conduites au camp de rassemblement de Westerbork. Il s’agissait d’une vengeance contre le message de protestation des évêques catholiques des Pays-Bas contre le progrom et les déportations de juifs. « Que les êtres humains puissent en arriver à être ainsi, je ne l’ai jamais compris et que mes soeurs et mes frères dussent tant souffrir, cela aussi je ne l’ai jamais vraiment compris […]; à chaque heure je prie pour eux. Est-ce que Dieu entend ma prière? Avec certitude cependant il entend leurs pleurs ». Le professeur Jan Nota, qui lui était lié, écrira plus tard: « Pour moi elle est, dans un monde de négation de Dieu, un témoin de la présence de Dieu ».

À l’aube du 7 août, un convoi de 987 juifs parti en direction d’Auschwitz. Ce fut le 9 août 1942, que soeur Thérèse-Bénédicte de la Croix, avec sa soeur Rose et de nombreux autres membres de son peuple, mourut dans les chambres à gaz d’Auschwitz.

Avec sa béatification dans la Cathédrale de Cologne, le ler mai 1987, l’Église honorait, comme l’a dit le Pape Jean-Paul II, « une fille d’Israël, qui pendant les persécutions des nazis est demeurée unie avec foi et amour au Seigneur Crucifié, Jésus Christ, telle une catholique, et à son peuple telle une juive ».

 

 

 

 

 

 

Saint Dominique, prêtre

Saint Dominique, prêtre, fondateur de l’Ordre des Frères prêcheurs

Parler avec Jésus ou parler de Jésus, et rien d’autre. La quintessence d’un chrétien, on dirait qu’elle est un idéal inaccessible. Non, car on sait qu’il y a été un homme capable de vivre de manière magnifique cet idéal. Peut-être oui, si on voit ce que cet homme a réussi à faire en 51 ans. Une présence exceptionnelle dans les vicissitudes de l’Eglise, Dominique de Guzman est comparable à François d’Assise, son contemporain.

Les deux prêcheurs

Caleruega, village de montagne de la Vieille Castille, c’est là que Dominique commence son histoire en 1170. Dans sa famille il y a un oncle prêtre et l’Evangile devient pour l’enfant, puis pour l’adolescent, comme le pain à manger. A 24 ans, la prêtrise est la route plus que naturelle. Dominique entre chez les Chanoines de la cathédrale d’Osma parce l’évêque Diego le lui demande, et l’emmène avec lui en mission au Danemark. Du côté de Toulouse ils sont témoins de l’expansion de l’hérésie des Cathares, convaincus que Jésus est homme mais pas Dieu. L’urgence de parler, expliquer, témoigner la foi allume chez les deux hommes une certitude: leur mission ne peut être que la prédication aux païens et en 1206 ils vont le demander au Pape.

L’homme de la rencontre

Innocent III est bien d’accord sur la mission mais non pas sur les destinataires. Ce sont les Albigeois, un autre nom des Cathares, avec qui Diego et Dominique doivent s’affronter. Ils retournent en France et peu après Diego meurt. Dominique se retrouve seul pour affronter l’onde de l’hérésie et il le fait avec passion, en rencontrant, exhortant, débattant en public et en privé; c’est une activité épuisante mais Dominique est un enthousiaste. Et il n’a pas l’air d’un docteur pédant, son regard, son attitude constamment affable suscite respect et sympathie et réduise les distances entre lui et les adversaires. Des années se coulent ainsi tous les jour, puis le scénario change en 1215.

Tendre comme une maman, mais solide comme un diamant

Cette année-là se déroule à Rome le quatrième Concile du Latran et Dominique s’y rend avec Foulques, l’évêque de Toulouse. C’est l’occasion favorable pour présenter au Pape Honorius III le projet qui désormais a pris forme. Depuis quelque temps, de nombreuses personnes de différentes parties de l’Europe fascinées par son engagement se mettent aux côtés de Dominique; beaucoup d’entre elles sont des jeunes de talent. Le 22 décembre 1217 arrive le placet: Honorius approuve la naissance de l’«Ordre des Frères Prêcheurs». Et c’est comme une explosion: rapidement les «Dominicains» se répandent portant partout l’Evangile avec leur style incendiaire. Pour Dominique c’est la dernière étape, qui culmine le 6 août 1221 quand il meurt entouré de ses frères dans le très cher couvent de Bologne. Treize ans à peine après, Grégoire IX, qui l’avait connu personnellement, le proclame Saint. Des montagnes de la Castille monte plus haut l’homme qui, comme dit le son confrère, le célèbre Lacordaire, fut « tendre comme une maman, solide un diamant».

Saints Sixte II, pape, et ses diacres

Saints Sixte II, pape, et ses diacres

Martyrs (+ 258)

Mémoire des saints Sixte II, pape, et ses diacres, martyrs en 258. Le pape Sixte II, en effet, célébrait les saints mystères et enseignait à ses frères les commandements divins au cimetière de Calliste, lorsqu’il fut arrêté par des soldats, en vertu d’une rescrit de l’empereur Valérien, et décapité sur le champ avec quatre diacres. Le même jour, deux autres diacres, Agapit et Félicissime, furent également décapités au cimetière de Prétextat, où ils furent inhumés.Martyrologe romain

Transfiguration – Matthieu 17:1-9

Transfiguration

La Parole de Dieu

    En ce temps-là,
Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère,
et il les emmena à l’écart, sur une haute montagne.
Il fut transfiguré devant eux ;
son visage devint brillant comme le soleil,
et ses vêtements, blancs comme la lumière.
Voici que leur apparurent Moïse et Élie,
qui s’entretenaient avec lui.
Pierre alors prit la parole et dit à Jésus :
« Seigneur, il est bon que nous soyons ici !
Si tu le veux,
je vais dresser ici trois tentes,
une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »
Il parlait encore,
lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre,
et voici que, de la nuée, une voix disait :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé,
en qui je trouve ma joie :
écoutez-le ! »
Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre
et furent saisis d’une grande crainte.
Jésus s’approcha, les toucha et leur dit :
« Relevez-vous et soyez sans crainte ! »
Levant les yeux,
ils ne virent plus personne,
sinon lui, Jésus, seul.

En descendant de la montagne,
Jésus leur donna cet ordre :
« Ne parlez de cette vision à personne,
avant que le Fils de l’homme
soit ressuscité d’entre les morts. »

« Ecoutez-le. » Cette parole est adressée à Pierre et aux autres : elle s’adresse aussi à moi, aujourd’hui. Ecouter Jésus, c’est entendre ce qu’il dit, l’accepter, se l’approprier, s’identifier pleinement avec sa parole.