Jean XXIII, pape de 1958 à 1963
Angelo Giuseppe Roncalli, futur pape Jean XXIII, est né le 25 novembre 1881 à Sotto il Monte, non loin de Bergame, en Italie. Angelo est le quatrième enfant et premier fils de Giovanni Battista Roncalli et de Marianna Giulia Mazzolla, métayers. Angelo a 13 frères et sœurs. Zaverio, grand-oncle et parrain d’Angelo, a fortement contribué à l’éducation religieuse du jeune garçon. L’atmosphère religieuse de sa famille et la vie de la paroisse, dirigée par Francesco Rebuzzini, lui ont donné une solide formation à la vie chrétienne.
En 1892, Angelo entre au séminaire de Bergame, où il commença à noter ses réflexions spirituelles, ce qu’il continuera à faire jusqu’à sa mort. Ces notes ont été rassemblées dans un recueil appelé « Journal de l’âme ». En 1896, il est admis dans l’ordre franciscain séculier. De 1901 à 1905, il étudia au séminaire pontifical romain. Le 10 août 1904, il est ordonné prêtre dans l’église Santa Maria in Montesanto, située sur la Piazza del Popolo à Rome. En 1905, Angelo est nommé secrétaire de Monseigneur Giacomo Maria Radini-Tedeschi, nouvel évêque de Bergame, auprès duquel il restera jusqu’à la mort de ce dernier, le 22 août 1914. Durant cette période, Angelo accompagne l’évêque lors des visites pastorales et enseigne notamment l’Histoire de l’Eglise au séminaire de Bergame. Il étudie particulièrement saint Charles Borromée et saint François de Sales. Durant la Première Guerre Mondiale, et à partir de l’entrée en guerre de l’Italie, Angelo est engagé en tant que sergent dans le corps médical et devient aumônier militaire dans les hôpitaux. En 1919, il devient directeur spirituel du séminaire de Bergame, et en 1921, il entre au service du Saint-Siège, dans la Proaganda Fide, c’est-à-dire dans la Sacrée Congrégation pour la propagation de la foi.
En 1925, le pape Pie XI le nomme visiteur puis délégué apostolique en Bulgarie, où la religion orthodoxe est dominante. Il est élevé à la dignité d’évêque titulaire du diocèse d’Areopoli. Angelo prend pour devise épiscopale : Obedientia et Pax, devise qui sera le fil conducteur de sa vie. Il négocia le mariage du roi Boris III de Bulgarie, orthodoxe, avec Jeanne de Savoie (1907-2000), catholique, fille du roi Victor-Emmanuel III d’Italie. Angelo Roncalli visite les communautés catholiques de Bulgarie et crée des liens avec les communautés chrétiennes du pays. En 1928, la Bulgarie est frappée par un fort séisme : Angelo se porte au secours et rend visite aux nombreux blessés.
En 1935, il est nommé délégué apostolique en Turquie et en Grèce. En Turquie, nouvelle république laïque, son ministère est caractérisé par son activité intense auprès des catholiques et par le dialogue avec la religion orthodoxe et l’islam. Durant la Seconde Guerre Mondiale, Angelo Rocalli tente de donner des nouvelles des prisonniers de guerre à leur famille et favorise la fuite des Juifs en leur permettant d’avoir des visas de transit et d’échapper, ainsi, à la rafle orchestrée par les nazis. En décembre 1944, Pie XII le nomme Nonce de France.
A la fin de la guerre et au début de l’après-guerre, Roncalli aide les prisonniers de guerre et contribue à régler les problèmes des évêques compromis avec le régime de Vichy. Il visite les grands et nombreux sanctuaires de France et participe aux fêtes religieuses et populaires. Dans une approche guidée par la simplicité évangélique, il a été un observateur attentif et prudent de la nouvelle organisation et des initiatives du clergé de France.
En 1953, Angelo Roncalli devient patriarche de Venise et est créé cardinal. Ce poste lui permet, à 72 ans, de vivre au milieu des paroissiens, comme il l’a toujours souhaité. C’était un pasteur ambitieux et entreprenant, guidé par saint Laurent Justinien (premier patriarche de Venise qui vécut au XVè siècle) et par les pasteurs qu’il a toujours vénérés.
Après la mort de Pie XII, Angelo Roncalli est élu pape le 28 octobre 1958 et prend le nom de Jean XXIII. Il est alors considéré comme un pape de transition, comme le sera, plus tard, Benoît XVI. Son pontificat, qui a duré moins de cinq ans, a débuté par sa visite à l’hôpital des enfants et par sa visite en prison. Par ses déplacements dans les paroisses de Rome, Jean XXIII accomplit pleinement sa charge d’évêque de Rome. Les encycliques Mater et Magistra et Pacem in Terris (Paix sur la Terre) sont appréciées et comportent les principes qui seront repris lors du concile Vatican II. Jean XXIII, pape réformateur, engage la réforme du Code de droit canonique, ensemble de lois et règlements qui régissent le gouvernement de l’Eglise et de ses fidèles. A partir de janvier 1959, Jean XXIII convoque le deuxième concile du Vatican (connu sous le nom de Vatican II) destiné à moderniser l’Eglise.
Le pape Jean XXIII est décédé le 3 juin 1963.
Le 3 septembre 2000, Jean XXIII est béatifié par Jean-Paul II.
Le 5 juillet 2013, le pape François autorise la Congrégation pour les causes des saints à promulguer le décret de canonisation du pape Jean XXIII.
Le miracle qui a permis la béatification est la guérison miraculeuse, par l’intercession de Jean XXIII, de sœur Caterina Capitani, que les médecins considéraient mourante, suite à l’ablation d’une tumeur à l’estomac. Ce miracle a eu lieu le 25 mai 1966. Jean XXIII a bénéficié d’une procédure simplifiée approuvée par le pape François qui le dispense du deuxième miracle nécessaire, habituellement, à la canonisation. Jean XXIII sera canonisé le 27 avril 2014, en même temps que Jean-Paul II.